L'huile d'olive de Kabylie connaît d'énormes difficultés à intégrer les circuits commerciaux internationaux Deux nouvelles fraîchement tombées pourraient rendre les agriculteurs et les investisseurs y afférents optimistes pour l'avenir de la filière oléicole. Alors que la direction de l'agriculture de la wilaya de Tizi Ouzou annonce ses prévisions pour la récolte estimées à 448.000 quintaux d'olive toutes variétés confondues, le Forum des chefs d'entreprise, lui, révèle la mise sur pied d'un premier label spécifique au produit algérien. Deux informations donc qui viennent réconforter tous les intervenants de la chaîne de production de l'oléiculture depuis les huileries jusqu'aux circuits commerciaux internationaux. En effet, mieux que l'année précédente où la production a été estimée à 382.000 quintaux, celle qui pointe déjà à l'horizon pourrait ainsi être le point de départ vers un avenir radieux pour la filière oléicole. Améliorer la qualité de la production pour ensuite aller vers l'exportation. Le premier point semble recueillir la plus grande attention des services concernés. Depuis quelques années, des campagnes de sensibilisation sont menées par la DSA (direction des services agricoles) afin d'aider les agriculteurs à produire une huile de meilleure qualité. Des aides financières diverses sont allouées aux communes et aux producteurs eux-mêmes afin de planter des oliveraies nouvelles et traiter celles déjà existantes. Des fonds sont destinés à l'amélioration des services prodigués au niveau des communes comme l'ouverture et l'entretien des pistes agricoles. Les aides financières sont donc multiples et elles s'étendent même aux financements bancaires. C'est justement par ce mécanisme que 44 agriculteurs ont pu acquérir des huileries modernes, ces dernières années. Concernant le second point, c'est une nouvelle qui vient juste de tomber annonçant la mise sur pied par le FCE (Forum des chefs d'entreprise) d'un label algérien de qualité authentique. «Bassma Djazaïria» est un label OAG «Origine Algérie Garantie» qui va sans nul doute propulser tous les produits algériens à l'exportation. Un label qui va sûrement bénéficier aux investisseurs qui voudront exporter l'huile d'olive de Kabylie. Toutefois, il convient de relativiser l'optimisme car l'exportation de l'huile d'olive n'est pas freinée uniquement par l'absence de label. Un autre inconvénient de taille est derrière le découragement de toutes les initiatives lancées essentiellement par de jeunes Algériens vivant à l'étranger, à savoir l'absence de laboratoires d'analyse et de certification de la qualité du produit. A ce sujet, les experts engagés par le FCE n'ignorent sans doute pas que le label a besoin d'organismes tels que les laboratoires de certification afin d'être une garantie. L'huile d'olive de Kabylie, bien que connue et reconnue en Algérie, reste impossible à intégrer les circuits commerciaux internationaux en partie à cause de ce manque de laboratoires. Un manque qui ne durera certainement pas longtemps après la mise sur pied d'un label national. Même si des spécialistes affirment que le premier est une condition pour la création du second. Enfin, notons que les résultats de l'avancée notable de cette année apparaîtront à la fin de la récolte. Et un inventaire devrait être fait contrairement aux années précédentes où les prévisions et les résultats ont été jetés aux oubliettes en attendant l'an qui suit.