Hamidou Messaoudi lors de la conférence de presse C'est le chiffre enregistré samedi à 16h tel qu'annoncé par le commissaire du Sila dont la prochaine édition se tiendra du 27 octobre au 5 novembre 2016. Hamidou Messaoudi, commissaire du Salon international du livre d'Alger, a animé samedi soir à la Safex, une conférence de presse à l'occasion de la fermeture des portes de la 20e édition du Sila qui a connu 10 journées intenses, entre ventes, rencontres, tables rondes, projections de films et de rencontres avec de grandes personnalités du monde de la littérature, marquée notamment par la venue de celui qui sera sacré lauréat du prix Goncourt 2015, Mathias Enard. C'est un commissaire du Sila déterminé qui annoncera que cet évènement des plus fatigants a eu tout de même des incidences sur sa santé dues au stress et autres problèmes liés aux éditeurs et dont le Sila a accueilli, a t-il estimé, cette année un record, soit 53 pays. «L'Algérie se porte bien» dira-t-il de surcroît trois fois, ajoutant que le Sila a abrité plus de 900 maisons d'édition, plus précisément 908 nonobstant une qui n'a pu acheminer ses livres à temps. C'est aussi 25.000 titres qui ont été proposés aux visiteurs avec ordre de priorité pour le roman, le livre universitaire et scolaire, y compris le religieux qui, fera-t-il remarquer «est un livre après tout, et malgré les dires de certains, il n'a pas dominé le Sila». Aussi, s'agissant du programme d'animation qui a été riche cette année, M.Messaoudi soulignera l'organisation des rencontres thématiques, des journées spécialisés mais aussi la contribution du pays invité d'honneur qui est la France, sans oublier les autres activités organisées en partenariat avec des institutions nationales comme le Haut Commissariat à l'amzighité, le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, ainsi que le ministère de l'Education nationale et la Cinémathèque algérienne qui a abrité elle aussi des cycle de films adaptés de romans. Parmi ces rencontres il évoquera des journées d'étude sur la traduction, sur les écoles etc. A ce titre il fera savoir que le ministère de l'Education a déployé de grands efforts en invitant des élèves de 20 wilayas du pays qui sont venus visiter le Sila. Aussi, à la faveur des vacances scolaires des pics de fréquentation quotidienne élevée ont pu être atteints, particulièrement le dimanche 1er Novembre où l'on a enregistré 32.0000 entrées et un record de 42.3000 pour le vendredi 6 novembre. Aussi, en ce jour de clôture, 7 novembre il a été noté à 16h, le nombre de 1472000 visiteurs. «Il y a des salons qui ne dépassent par les 3000 personnes durant toute la durée de la manifestation», mais reconnaît-il «certes il y a toujours des manquements et nous reconnaissons qu'il reste encore beaucoup à faire pour améliorer ce salon du livre et nous sommes là pour lever tout équivoque, surtout envers les maisons d'édition qui n'ont pas respecté le règlement intérieur comme mentionné au départ». En effet, notre conférencier fera remarquer qu'une maison d'éditon syrienne a été saisie en flagrant délit d'acheminement de ses livres pour les vendre en gros en dehors du salon. Cette dernière fera-t-il savoir a été immédiatement arrêtée et son stand fermé; elle ne pourra pas participer à nouveau au Sila l'an prochain. M.Messaoudi indiquera que la 21e édition du Sila se tiendra du 26 octobre au 05 novembre. «Pour l'an prochain nous pensons laisser ouvert le Sila jusqu'à 22 h, au moins pendant deux jours, pour faire profiter le maximum de monde de ce salon». Le commissaire du Salon international du livre d'Alger indiquera aussi que 12 écrivains et grandes personnalités du livre ont été dans des lycées. En effet, parmi eux trois auteurs de l'espace Esprit Panaf qui ont été enchantés par cette initiative. Cet espace qui n'a de cesse d'attirer du monde d'année en année, pense pour la prochaine fois inviter des auteurs de l'Afrique anglophone, voire des auteurs arabophones à prendre part à ces riches tables rondes qui ne désemplissent pas. Pour rappel, lieu très attendu du monde des livres africains pour la richesse de ses contenus et la convivialité de ses rencontres, il a été édité cette année grâce à cette belle dynamique un roman fruit d'une coédition entre la maison camerounaise Proximité et les Classiques ivoiriens, un roman, sorti sous le label Esprit Panaf. Il s'agit de Le prince Djenkana, roman de l'auteur ivoirien Badiadji Horrétowdo. Autre fruit de cet espace et ses échanges continus est la réédition d'un roman de l'Algérienne Aïcha Bouabaci par une maison d'édition béninoise. Aussi, à juste titre, Karim Chikh des éditions Apic organisateur depuis 2009 de cet espace se dit satisfait et espère voir se conctériser d'autres projets de coédition d'ici l'année prochaine. Toutefois, sans critiquer le prix des auteurs méritants qui ont obtenu cette année le grand prix Assia Djebar, un malentendu a terni cette cérémonie et l'on ne pouvait ne pas le citer. En effet, un des points noirs de ce salon aura été hélas! le manque de transparence qui a entouré la sélection des auteurs nominés et l'éviction au final de Maïssa Bey sans que les organiseurs ne donnent d'explications ce qui fera réagir l'éditeur de cette dernière et de souligner sur sa page Facebook: «Nouvelle tombée le mercredi 4 seulement, quelques heures avant la remise du prix, au cours d'une discussion informelle. Pourquoi cette éviction? Nul ne le sait. Le bruit court (à défaut de communication officielle, il n'est pas d'autre choix que de se fier au ouï-dire) que ce serait parce que «Hizia» a d'abord été édité en France. Ce qui est faux: le livre a été édité en Algérie en juin 2015, et n'est sorti en France qu'en septembre. Aucun organisateur n'a du reste pris la peine d'expliciter officiellement cet argument, ni même d'en vérifier le bien-fondé. Dommage que la première édition d'un prix se réclamant d'une auteure comme Assia Djebar, réputée pour ses exigences littéraires et ses exigences de vie, soit entachée d'un impair semblable. Maïssa Bey, avec son élégance habituelle, a eu les mots suivants: «Je regrette seulement de n'avoir pas été autorisée à participer à ce prix.» Regret partagé par nous, ses éditeurs, et par, sans nul doute, nombre de ses lecteurs.»