«Nous réussirons» Il sera inauguré le mercredi prochain et durera jusqu'au 7 novembre à la Safex avec comme slogan «20 ans à la page». Les restrictions budgétaires telles qu'instituées par le ministère de la Culture touchent cette année aussi le Salon international du livre d'Alger, puisque nous apprend-on, le budget a diminué de 50%. Néanmoins «Nous allons réussir. Si nous échouons ce sera toute l'Algérie qui aura échoué» fera savoir hier matin, lors d'un point de presse à la Safex, Hamidou Messaoudi, commissaire du Sila qui a atteint cette année la 20 ème édition. «Et à 72 heures avant son lancement il réussira. Tout est prêt pour accueillir son inauguration le 28 octobre prochain.». Et d'étaler le programme en chiffres, avertissements et détermination. Aussi, cette année «nous accueillons un chiffre record de pays invités, soit 47 sans compter d'autres pays comme le Mali présent en force avec ses auteurs? mais pas en tant qu'éditeurs. Sinon, on atteindra le chiffre de 53». Le Sila 2015 enregistre 910 maisons d'édition arabes et étrangères, 290 algériennes, parmi elles 117 seront visibles au Pavillon central. Et le ton qui monte, M.Messaoudi fera remarquer que certains éditeurs ont été sanctionnés car ayant dépassé les 48 heures réglementaires pour rendre compte de leur inventaire. M.Messaoudi insistera sur ce qui constitue pour lui un véritable «casse-tête chinois», à savoir le Pavillon central dont les éditeurs se disputent chaque année une parcelle pour déposer leurs livres. Or, argue-t-il comme d'habtiude, «le pavillon central est d'une superficie de 8000 m2 seulement et nos besoins dépassent les 14 000 m2. Il est donc impossible que toutes les maisons d'édition soient domiciliées là-bas. On réfléchit à ce que l'année prochaine le Pavillon central soit réservé uniquement aux expositions. S'il y a bien quelque chose qui me fatigue durant le Sila c'est bien ce pavillon». Aussi, cette année, parmi les 175 auteurs invités a-t-il relevé, 59 sont algériens soit 45,5, les 24%, 14% et 1,2% restants appartiennent respectivement à l'Europe, les pays arabes et les USA. Evoquant le pays invité d'honneur qu'est la France, notre conférencier se mettra d'emblée à justifier ce choix par le fait que l'Algérie a été l'hôte de la France à maintes reprises notamment en 2003 avec «l'Année de l'Algérie en France» mais aussi au festival de la BD à Montreuil, à Montpellier etc, bref dans plusieurs manifestations au pays de l'Hexagone et il finira par dire: «Ce choix a été dicté pour des raisons exclusivement culturelles.» Aussi plus de 25.000 titres de livres seront exposés avec la priorité qui revient comme toujours à la nouveauté, à la littérature, le livre scientifique et universitaire mais aussi au film pour enfant. Si cette année «l'espace BD a été supprimé, c'est pour ne pas justement faire du Sila un Fibda bis», a expliqué le commissaire. S'agissant des livres qui ont été retirés des stands cette année du Sila, car jugés blasphématoires, ils sont au nombre de 106. M.Messaoudi a préféré la formule «mettre des réserves» plutôt que censure, expliquant cet acte par le fait que ce sont des livres qui font soit l'apologie du terrorisme et de la violence ou ils portent atteinte à l'honneur du pays ou de la Révolution algérienne. Aussi, tiendra-t-il à signaler que contrairement à ce qui a été dit, le ministre de la Culture n'a pas vu et corrigé le programme du Sila. Ce dernier n'a pas été modifié. M. Hamidou Messaoudi attaquera avec virulence les éditeurs qui exportent leurs livres sous le manteau. Des agissements qui selon lui bafouent le règlement intérieur du Sila. C'est pourquoi a-t-il annoncé, «le Sila sera cette année sous haute surveillance de la Gendarmerie nationale». Le prix Assia-Djebar qui devait être institué comme le Grand Prix du Sila sera mis en application finalement en totale indépendance avec ce dernier. Il sera financé communément par l'Anep et l'Enag. Il sera remis le 04 novembre prochain. Son jury est présidé par Merzak Bagtache. Outre les ventes-dédicaces des auteurs et tables rondes qu'organisent les différents éditeurs, le Sila accueille cette année aussi une «Journée professionnelle algéro-française» des éditeurs», la 7e Rencontre euro-maghrébine des écrivains avec comme thème central le polar, une rencontre du Syndicat national des éditeurs, mais aussi des conférences proposées par l'Anep. Quatre espaces d'animation ont été mobilisés pour accueillir l'ensemble des programmes, la salle du Sila, au pavillon central, aile C2, la salle Ali Maâchi, équipée de projecteurs pour la circonstance, la salle El Djazair, rénovée et enfin la salle de conférences de la Safex, entièrement réaménagée et équipée. Un cycle de films aura lieu simultanément à la salle Ali-Maâchi et au Musée du cinéma, 26, rue Larbi-Ben M'hidi. Il s'agira d'un cycle cinéma-littérature portant sur les films adaptés de romans. Enfin, les activités de l'Esprit Panaf se dérouleront dans l'espace qui est affecté au sein du Pavillon Central. Ce cycle de conférences et tables rondes débutera le 30 octobre et se tiendra tous les jours à partir de 15h. L'Esprit Panaf accueillera différents auteurs et éditeurs, mais aussi d'autres spécialistes de la question littéraire africaine comme des critiques littéraires, des universitaires ou encore le directeur du livre au ministère de la Culture du Cameroun et le vice-président du département livre, au ministère de la Culture du Burkina Faso. Ce sont une trentaine d'invités qui feront partie de cette aventure baptisée «l'Afrique par le livre». Parmi les autres pays invités on citera la côte d'Ivoire, la Guinée (Conakry), le Sénégal, la Tunisie, le Bénin, le Niger, le Congo. Parmi les invités de l'Espace Esprit Panaf on notera Olivier Le cour Grandmaison (France) qui viendra nous parler notamment de son ouvrage L'empire des hygiénistes, vivre aux colonies. A ne pas rater donc!