En pleine décennie noire, le directeur de l'environnement de l'APC de Bouira, initie une opération qualifiée en ces temps-là, d'un projet unique en son genre. Le DE se déplace même en Allemagne dans le cadre de ce même projet. Qu'en est-il aujourd'hui de cette décharge publique contrôlée, puisqu'il s'agit de la décharge de Ras Bouira? Plusieurs remarques peuvent être émises. D'abord, le choix du terrain. La décharge est située près d'un établissement scolaire et domine une dizaine d'habitations. Cette proximité fait que les élèves et les riverains subissent les méfaits de la pollution dus à ce lieu qui est tout, sauf un lieu contrôlé. Le dépotoir «appellation qui s'adapte mieux au site» surplombe une ville, chef-lieu de wilaya. En plus de la difficulté des engins à accéder, le parc de la commune est vétuste, les liquides qui émanent de l'entassement des ordures coulent en direction de Oued Eddous. Quand on sait que cet oued déverse ses eaux dans le barrage de Tilesdit, on se demande si l'implantation avait de son temps obéi à une quelconque stratégie. L'actuel maire et son exécutif, en collaboration avec le directeur de l'environnement, tentent de trouver une issue à cette embrouille léguée par une gestion antérieure sans objectifs. La décharge qui devait être contrôlée avec le projet de recyclage des déchets, s'est transformée avec le temps en simple lieu de dépôt. Les quantités de plus en plus importantes d'ordures ménagères et autres détritus, encombrent les lieux et engendrent des effets inverses à ceux prévus par les concepteurs. La répercussion s'est faite ressentie sur le ramassage. Malgré la bonne volonté des élus actuels et du directeur de l'environnement et malgré l'acquisition par l'APC de nouveaux moyens, il demeure que l'opération connaît des failles. Le manque de civisme des citoyens aggrave la situation. Nombreux sont les habitants qui refusent de respecter les horaires de ramassage d'ordures. Certains attendent le prélèvement pour venir déposer leurs sachets d'ordures qui passent ainsi la nuit et toute la journée sur les trottoirs. Sur un autre plan mais en relation directe avec l'image de la ville, nous citerons l'utilisation de ces sachets noirs. La campagne, tambour battant menée un moment par les responsables pour réduire le recours à cet emballage, semble s'être essoufflée. Les marchands toutes activités confondues utilisent ce lugubre et moche emballage. La légèreté du sachet et sa présence partout, aidées par le vent, se promènent à travers la nature. Ce phénomène fera dire ironiquement à un sexagénaire: «Nous regrettons les corbeaux...qui au moins servaient à quelque chose». L'étiquette de ville sale, Bouira et les autres agglomérations de la wilaya ne l'ont pas volée.