Plusieurs dizaines de citoyens, femmes et hommes de tous âges, se sont rendus hier à 14 heures à la Grande Poste à Alger pour y déposer des roses et des gerbes de fleurs en hommage à Razika Chérif. Cette dame de 39 ans lâchement assassinée à Magara. Cette action citoyenne pacifique se veut une action de solidarité envers les femmes victimes de violences. Elle se veut aussi un message fort pour les sénateurs qui bloquent l'adoption du projet de loi qui criminalise les violences faites aux femmes. Leur silence est complice. Ce rassemblement est un message aux agresseurs et violeurs de femmes. Les présents ont rappelé, en outre, que le cas de Razika interpelle toute la société, qui est souvent coupable, aveugle et complice.Les femmes ont crié leur peur, leur ras-le-bol et surtout leur douleur. Il convient de rappeler que face à cet horrible assassinat, les Algériennes et les Algériens ont fermement dénoncé l'extrême violence que subissent les femmes à travers les réseaux sociaux où toute la sympathie et le soutien populaires ont été exprimés aux victimes de violences et en particulier à la victime de la dignité et de l'honneur, Razika Chérif. Au-delà de la symbolique qu'elle représente, cette action de dépôt de fleurs se veut un signal fort de la mobilisation citoyenne contre toute sorte de violence. Par ailleurs, ce rejet et cette lutte doit associer la population qui a montré sa disponibilité à se mobiliser pour s'opposer a ce phénomène étranger à nos cultures. «Par cette action, nous exprimons notre soutien à toutes les femmes victimes de violences. Trop c'est trop, les femmes ne sont plus en sécurité», estime une jeune féministe présente sur place. La plupart des présents partagent le même avis, la rue est désormais devenue un théâtre d'atrocités. Les femmes présentes ont aussi montré leur crainte et leur inquiétude face à la situation actuelle. Le constat qu'elles dressent est désastreux. Les militantes pour l'émancipation de la femme et la défense de l'égalité des droits ont indiqué qu'elles revendiquent leurs droits légitimes. Elles ont scandé haut et fort le maintien d'une loi civile égalitaire. Les militantes ont mis l'accent, en outre, sur l'égalité des droits de l'homme et de la femme. Pour la plupart des présents, le blocage de l'adoption du projet de loi au niveau du Sénat est un vrai scandale... Hier c'était Razika, et demain qui sait?