Un rassemblement se tiendra aujourd'hui à 14h, à Alger (en face de la Grande-Poste), en hommage à Razika Cherif, jeune femme froidement assassinée, il y a quelques jours, à M'sila pour avoir refusé les avances de son agresseur. Des féministes, des syndicalistes et des militants des droits de l'homme se sont donné rendez-vous pour déposer des fleurs en la mémoire de la victime et lui rendre hommage ainsi qu'à toutes les victimes de la violence. «A ces femmes qui subissent le harcèlement au quotidien et dont les voix sont étouffées», ont indiqué les initiateurs de l'appel au rassemblement. Cette manifestation se veut également «une action pour que la mort de cette femme ne soit pas vaine». Pour Soumia Salhi, militante féministe et syndicaliste qui a confirmé sa participation au rendez-vous, «il s'agit d'abord de dénoncer cet odieux assassinat» et de témoigner la solidarité avec la famille de la victime. Pour les participants, nombreux à avoir confirmé le rendez-vous sur les réseaux sociaux, il est également question de dénoncer le blocage de la loi criminalisant les violences faites aux femmes. Le texte bloqué depuis le printemps dernier au Sénat est jeté aux oubliettes. Le nombre effarant de femmes victimes de violences et qui ne cesse d'augmenter frappera-t-il les consciences des auteurs de ce blocage ? Pour Mme Salhi, contactée hier par El Watan, «la mort tragique de cette jeune femme renseigne sur la nécessité de relancer ce texte. Ceux, qui estimaient que la loi validée difficilement par l'APN et qui ne l'est toujours pas par le Sénat, menaçait la cohésion de la famille, ont maintenant et encore une fois la preuve qu'il est temps d'agir pour que d'autres femmes ne subissent pas le même sort que Razika. Toutes les femmes sont exposées à la même menace». L'appel est relié sur les réseaux sociaux. «La mort de Razika ne sera pas vaine si ce rassemblement arrive à faire bouger les mentalités. Les femmes en Algérie (voilées ou non) se font harceler dans la rue, parfois même agresser en permanence. Il faut que ça cesse», enrage une internaute sur une page facebook dédiée à l'événement. «On est tous concernés... ça aurait pu être notre mère, notre soeur, notre femme, notre cousine, notre amie... Nous devons agir.. J'espère que vous y serez. Moi, j'y serai Inchallah», écrit un autre facebooker, choqué par le drame. Une initiative similaire sera organisée lundi à Béjaïa. Un rassemblement est prévu lundi 16 novembre, place Saïd Mekbel de Béjaïa à 11h, «pour dire non à l'agression, non au harcèlement (sous toutes ses formes), non à la discrimination». Les initiateurs de cet événement relayés et largement suivi et commenté sur les réseaux sociaux ont pour objectif de dénoncer le silence sur ces agressions. «Pour que la mort de Razika Cherif ne soit pas en vain», écrivent-ils.