Son objectif est le maintien d'une loi civile égalitaire et la suppression de la charia comme source de droit. Hier à Alger, un collectif de femmes s'est réuni pour lancer le mouvement féministe algérien. Les femmes ont montré leur crainte et leur inquiétude face à la situation actuelle. Le constat qu'elles font est désastreux. La femme, du fait de son statut de mineure à vie, continue à être le souffre-douleur d'une société machiste où l'homme se croit supérieur à elle. Les militantes pour l'émancipation de la femme et la défense de l'égalité des droits ont indiqué qu'elles ne revendiquent que leurs droits légitimes. Lors de cette rencontre, elles ont annoncé la création d'une coordination féministe politique non partisane, baptisée en hommage à la grande et regrettée militante Ourida Chouaki. Par ailleurs, les grandes lignes de la coordination ont été soulevées dont l'objectif principal est de maintenir une loi civile égalitaire et la suppression de la charia comme source de droit. Les militantes ont mis l'accent, en outre, sur l'article 29 de la Constitution algérienne sur l'égalité des droits de l'homme et de la femme. «Les citoyens sont égaux devant la loi, sans que puisse prévaloir aucune discrimination pour cause de naissance, de race, de sexe, d'opinion ou de toute autre condition ou circonstance personnelle ou sociale». Le maintien de l'article 31 bis de la Constitution algérienne est l'un des points essentiels sur lesquels insistent les femmes «L'Etat oeuvre à la promotion des droits politiques de la femme en augmentant ses chances d'accès à la représentation dans les assemblées élues. Les modalités d'application de cet article sont fixées par une loi organique». Dans cette conjoncture, il est plus qu'important de renforcer les textes législatifs qui abondent dans le sens de la protection de la femme. Car, aujourd'hui les lois existantes ne protégent pas la femme. Rappelant, dans ce contexte, la polémique qu'a suscitée l'adoption du projet de loi criminalisant les violences faites contres les femmes, puisqu'elle remet en question la hiérarchie entre les sexes. L'homme veut dominer la femme. Il se bat pour qu'on ne lui retire pas ce privilège. Par ailleurs, les dispositions existantes assurent une protection juridique aux femmes sans pour autant assurer son développement et son égalité avec l'homme. Enfin, cette coordination vise à sensibiliser et à redonner à la femme sa vraie place dans la société, en oeuvrant à abroger certaines lois qui considèrent les femmes comme des citoyennes de seconde classe!