Des dizaines de chauffeurs de taxi relevant de la wilaya de Béjaïa ont décrété depuis hier un mouvement de grève ouverte pour soulever des problèmes liés aux conditions socioprofessionnelles. Les taxieurs frondeurs exigent l'application des lois de la République. Il s'agit notamment de la cessation de l'activité concurrentielle et déloyale et la composition de la commission de discipline, en litige depuis plus d'une année. Pour attirer l'attention des décideurs, les chauffeurs de taxi de la wilaya de Béjaïa ont organisé un cortège qui a sillonné toutes les artères de la ville de Béjaïa, en mettant en service tous leurs avertisseurs sonores et lumineux avant de stationner devant la direction des transports de la wilaya. Le scénario mis en branle hier sera répété autant de fois qu'il faudra et ce jusqu'à ce que les autorités de wilaya répondent favorablement à leur revendication. Le différend entre les taxieurs et la direction des transports remonte au mois de mai dernier lorsque la direction de tutelle décide d'installer une commission de discipline pour régir la profession, conformément à l'arrêté 1096 / 15 datant du 11 mai 2015. Le syndicat des taxieurs a élaboré un règlement intérieur afin de réglementer la profession et mettre fin aux dépassements enregistrés à l'encontre des opérateurs, qu'il a soumis pour approbation à la direction de tutelle. Le différend est apparu lorsque des taxieurs se sont plaints de dépassements à la suite «de l'introduction d'un nouveau membre de l'Organisation nationale des transporteurs», qui, selon les taxieurs frondeurs, «ne représenterait que sa propre personne» et qu'il «fait lui-même objet de réclamation» de nombreux taxieurs pour «insultes et injures». A cela s'ajoute le refus de la direction de tutelle d'adopter le règlement intérieur qui lui a été soumis par la majorité des taxieurs. Le «mutisme de la direction de tutelle» et l'absence de fourrière évoquée pour arrêter l'activité clandestine a fait monter la colère qui s'est traduite depuis hier par ce mouvement de protestation qui a aggravé la situation.