Photo : Riad Même si le client préfère parfois s'offrir le confort, plutôt le luxe du taxi pour éviter les tracasseries des bus, son problème n'est pas résolu pour autant, car encore faudrait-il trouver d'abord ce moyen de déplacement, et à quel prix. Souvent les usagers de ce transport se plaignent de beaucoup de problèmes, entre autres, le non-respect des arrêts. Plus encore, les taxieurs s'arrêtent quand ils veulent et toujours à des mètres plus loin du client qui leur fait signe, le contraignant ainsi à lui courir derrière. Pour faire la lumière sur la situation des transports en taxi dans la wilaya d'Alger, nous avons pris attache avec l'Union nationale des chauffeurs de taxi (UNACT). Cette organisation professionnelle autonome, par le biais de son président M. Zernadji Mohamed, reconnaît «l'existence de l'anarchie dans ce secteur d'activité», en donne les raisons, mais aussi la solution pour parer à cet état des lieux. Selon lui, l'anarchie a commencé en 1988, date à laquelle il a été décidé de mettre un terme au chômage, en investissant plus dans le taxi urbain. «Avec seulement une carte grise, la personne ouvre droit à l'exploitation du taxi urbain alors que ce n'était pas le cas avant.» De plus, l'annulation de l'examen d'obtention du permis de place de même que les enquêtes judiciaires et de moralité «n'étaient pas pour arranger les choses», indique encore notre vis-à-vis. Selon lui, le laisser-aller et le laxisme des autorités concernées joue aussi un grand rôle dans cette situation. Ce syndicat a entre autres missions de veiller sur les intérêts de la corporation. Cela ne l'a pas empêché pour autant de dénoncer les dépassements émanant des taxieurs envers le client. «Nous ne sommes pas là pour défendre l'indéfendable, et nous essayons de sensibiliser les taxieurs par le biais de nos délégués au niveau des stations pour un meilleur service à fournir à la clientèle», fait savoir M. Zernadji. Seulement, reconnaît- il, les nombreux problèmes auxquels font face les taxieurs, entre autres, les retraits de permis sont à l'origine de certains dépassements enregistrés çà et là et qui font qu'«ils se permettent certains comportements indignes de la profession». Ajoutez à cela le manque de stations de taxis au niveau de la capitale et la prolifération des clandestins qui leur livre une concurrence déloyale.Pour arriver à dépasser ces problèmes, des mesures doivent être prises en concertation avec les taxieurs, les syndicats et les autorités concernées, propose notre interlocuteur. De son côté, M. Hocine Athmane chargé de l'organique au niveau du Syndicat national des taxis et transporteurs (SNTT) affilié à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) dira que, le jour où seront opérationnels le métro et le tramway, nous parviendrons à réglementer les taxis et à leur mettre en place un programme. Car «aujourd'hui l'anarchie règne» dans l'exercice de cette profession. Pis, «la majorité des taxieurs préfèrent ne pas travailler pendant les heures de pointe pour éviter la circulation», nous apprend M. Athmane. Ce dernier n'a pas manqué de faire remarquer que, le jumelage étant interdit par la loi, une soixantaine de taxieurs passent, chaque semaine, en commission de discipline et risquent la mise en garage pour un minimum d'une semaine. Pourtant, les deux syndicats demandent à la direction des transports d'autoriser ce jumelage, surtout pendant les heures de pointe, pour inciter les taxieurs à travailler. Serait-ce en violant la loi qu'on pourrait organiser les transports en taxi ? Beaucoup de questions doivent être étudiées minutieusement pour aller vers une organisation plus ou moins parfaite des taxieurs.