«Notre action dérange» Nous sommes convaincus que le chef de l'Etat n'a pas mandaté Saâdani et Ouyahia pour nous répondre parce que cela ne lui ressemble pas. La démarche des 19 va se poursuivre et se muer même en action citoyenne, autrement dit, on s'efforcera de brasser large contre les «usurpateurs», mais en faveur du chef de l' Etat qui n'est pas au courant de ce qui se passe dans le pays, c'est du moins ce qui ressort de la conférence de presse des 19. «Ce n'est que le début. Déjà vendredi dernier nous avons expliqué que nous n'exerçons pas le chantage. Et celui qui est un militant politique doit avoir un souffle long. Nous sommes en train d'enregistrer des résultats très positifs», a indiqué hier la secrétaire générale du PT, lors de la conférence de presse du groupe des 19, tenue au siège de son parti. Et après? Mme Hanoune indique qu' «à travers les médias nous réitérons que nous voulons rencontrer le président Bouteflika». «Nous n'abandonnons pas car c'est notre droit», a-t-elle souligné. Selon la pasionaria du PT «la démarche des 19, a eu un écho très favorable». S'agissant des pressions exercées sur les signataires, notamment les trois d'entre eux qui ont annoncé leur retrait à travers un communiqué envoyé à l'APS, Mme Hanoune croit savoir que «tout Algérien peut deviner très facilement le genre de chantage et de pressions qu'on pourra exercer sur celui qui n'a pas les capacités de résistance dont des personnes fragilisées sur le plan professionnel, en somme c'est du déjà-vu, il s'agit des survivances des pratiques du parti unique». Ils ne reculent devant rien car ils ont la «trouille», ils tentent même d'utiliser la maladie des signataires comme moyen de pression psychologique», explique-t-elle. En tout cas, Mme Hanoune accuse le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, le secrétaire général par intérim du RND, Ahmed Ouyahia, le président du FCE et le Premier ministre de faire partie de ce cercle mis en cause. D'après Mme Hanoune, «au G19, on savait que certains allaient abandonner, car dans toute action politique surtout quand c'est unitaire ce genre d'abandon n'est jamais écarté». «Si notre démarche ne dérangeait pas, elle ne serait pas suivie des réactions si violentes», estime-t-elle. «Nous voulons rencontrer le président en chair et en os comme l'ont fait les membres du gouvernement lors du Conseil des ministres ainsi que des chefs d'Etat et des délégations étrangères», martèle-t-elle. A la question de savoir pourquoi le groupe des 19 ne rejoint pas l'opposition pour exiger l'application de l'article 88 de la Constitution et ainsi déclarer l'état d'empêchement du président, Mme Hanoune rétorque que «le chef de l'Etat n'est pas une momie, car il a bien reçu des délégations étrangères et fait des déclarations et des témoignages de ses amis ministres ont confirmé que son état de santé n'est pas aussi déplorable». Mais est-ce que les rapports lui parviennent? s'est-elle demandé, avant de répondre qu' «elle doute fort que ce soit ainsi, car son état de santé n'est pas au beau fixe comme avant, déjà en 2010 il disait qu'on lui remettait des rapports biaisés et en 2014 je sais qu'il n'était pas au courant de tout ce qui se passait dans le pays». «Nous n'avons pas de plateforme politique, moi j'ai signé en tant que candidate à l' élection présidentielle et non en tant que secrétaire générale du PT», a-t-elle noté. En tout état de cause, elle affirme que le «G19 n'aurait pas demandé audience si on croyait que le président de la République avait perdu ses capacités intellectuelles». «Nous voulons le voir parce que nous avons plus que des doutes quant à la paternité des décisions qui sont prises dans différents domaines qui nous paraissent en contradiction totale avec ses orientations et engagements, notamment pendant les 10 dernières années», insiste-t-elle. «Nous sommes contre ceux qui ont usurpé, détourné et confisqué les prérogatives du président Bouteflika et parlent en son nom sans aucun mandat et nous sommes convaincus que le chef de l'Etat n'a pas mandaté Saâdani et Ouyahia pour nous répondre parce que cela ne lui ressemble pas et il n'agit jamais comme ça», indiquet-elle encore. «La panique s'est emparée de ces derniers et leurs semblables, car ils ont des choses à se reprocher, notamment le pouvoir parallèle», souligne-t-elle. Nous ne sommes pas en duel avec ces deux partis car on n'a pas assez de temps pour ça», ajoute-t-elle. De son côté. M Guerroudj affirme qu'ils n'attendent même pas une réponse car il suffira qu'il fasse un hochement de tête ou un regard, nous comprendrons que le message est parvenu et il répondra quand il sera en meilleur état de santé, ce que le peuple algérien lui souhaite». Mme Zohra Drif- Bitat dira pour sa part: «Nous savions qu'il y aurait une lecture volontairement fausse de l'objectif que nous recherchons.» Il faut mesurer la gravité de la réalité que nous vivons en Algérie, car nous avons le sentiment profond que la souveraineté et l'indépendance pour lesquelles 1,5 million d'Algériens sont morts sont en train d'être abandonnées au fur et à mesure de la prise de certaines décisions sur le plan économique et politique en citant le décret français autour de la présence de militaires français en Algérie.»