Des hélicoptères MI 35 livrés par la Russie à la Syrie Le crash de l'Airbus de Metrojet dans le Sinaï avait fait 224 morts et il avait été revendiqué à deux reprises par le groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daesh). Prenant acte de l'attentat visant l'avion russe qui s'est écrasé dans le Sinaï égyptien, faisant 224 morts le 31 octobre, le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé hier que l'aviation russe va «intensifier» ses frappes en Syrie. «L'action militaire de notre aviation en Syrie doit être non seulement poursuivie, mais aussi intensifiée pour que les criminels se rendent compte que le châtiment est inévitable», a déclaré le président russe lors d'une réunion avec des responsables sécuritaires russes qui s'est tenue dans la nuit de lundi à mardi. Cette déclaration a été faite suite à un rapport du chef du FSB (renseignement russe) Alexandre Bortnikov, qui a informé que le crash a bel et bien été causé par un «attentat». Le président russe a chargé le ministère de la Défense et l'état-major de l'armée russe de lui présenter les propositions correspondantes. «Je suivrai l'évolution du travail», a-t-il conclu. «Nous devons nous y atteler sans délai de prescription, les connaître par leur nom. Nous allons les chercher où qu'ils se cachent et nous les punirons», a-t-il ajouté lors d'une réunion au Kremlin, dans la nuit de lundi à mardi, avec les hauts responsables militaires et des services secrets, ainsi que le chef de la diplomatie Serguei Lavrov. Le crash de l'Airbus de Metrojet dans le Sinaï avait été revendiqué à deux reprises par le groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daesh). Presque aussitôt, un responsable américain a indiqué que la Russie a mené «un nombre significatif de frappes sur Raqa», le fief du groupe Etat islamique dans le nord de la Syrie. Avant de mener ces frappes, les Russes ont prévenu les Américains, leurs attaques se traduisant par l'utilisation de missiles tirés depuis des bâtiments en mer et des bombardiers à long rayon d'action, selon des sources américaines de la coalition internationale. Deux semaines après le crash de l'avion russe dans le Sinaï, la Russie a donc établi de façon formelle, et pour la première fois, qu'il s'agissait bien d'un «attentat» à la bombe et Vladimir Poutine a promis de traquer les responsables. Il faut que «les criminels se rendent compte que le châtiment est inévitable», a déclaré le président russe. Conforté dans son analyse de la situation en Syrie, le chef du Kremlin voit bouger les lignes du côté aussi bien américain qu'européen, notamment français, en ce qui concerne Bachar al Assad dont Poutine considère qu'il appartient au seul peuple syrien de décider s'il peut ou non se porter candidat à une future élection présidentielle. Paris a fini par rejoindre Washington en optant pour une coalition prioritaire anti Daesh qui serait composée des Etats-Unis, de la Russie, de la France et des pays voisins de la Syrie, y compris l'Iran et la Turquie. Une telle approche aura sans doute des conséquences sur le comportement des uns et des autres, les moins enthousiastes étant les pays membres du CCG, en particulier, le Qatar, l'Arabie et les Emirats arabes unis. Mais ont-ils d'autre choix que de se courber devant le choix de leur puissant allié et protecteur, les Etats Unis? Le même responsable américain, évoqué plus haut, a indiqué qu'avant de mener leurs frappes, les Russes avaient prévenu le centre de commandement des opérations aériennes de la coalition contre l'EI, situé au Qatar. Les bombardements russes sur Raqa «n'affectent pas les opérations de la coalition, et nous n'avons pas annulé de missions à cause d'elles», a-t-il précisé.