Vladimir Poutine a confirmé hier la thèse d'un attentat terroriste contre l'Airbus russe qui s'est écrasé dans le Sinaï égyptien. Le président russe a reconnu, dans un communiqué publié hier par le Kremlin, qu'un attentat à l'explosif a pulvérisé en vol l'Airbus assurant la liaison Charm El Cheikh - Saint-Pétersbourg. «Pendant le vol, un engin artisanal d'une puissance d'un kilo de TNT» s'est déclenché, a-t-il affirmé. La charge explosive a été donc montée à bord de l'airbus russe. Selon Reuters, deux employés de l'aéroport sont actuellement interrogés par les autorités égyptiennes dans l'enquête sur le crash. «17 personnes ont été arrêtées, dont deux qui sont suspectées d'avoir aidé la personne qui a posé la bombe dans l'avion», a précisé un responsable. Seule l'Egypte n'a pas, pour l'heure, reconnu qu'il s'agit bien d'un attentat. Jusqu'à présent, l'hypothèse d'une bombe à bord de l'avion avait été évoquée par Washington et Londres mais mise en doute par Moscou, qui avait néanmoins suspendu les vols russes vers l'Egypte. Mais hier, le président russe a déclaré que des traces d'explosifs avaient été retrouvées sur les débris, selon des informations fournies par ses services de renseignement. «On peut dire qu'il s'agit d'un attentat», a annoncé le chef des services secrets russes (FSB), Alexandre Bortnikov, à Poutine lors d'une réunion dans la nuit de lundi à mardi au Kremlin. Suite à l'explosion, «l'avion s'est désintégré dans l'air, ce qui explique pourquoi (nous avons retrouvé) des morceaux du fuselage dans un large rayon». «Nous ne sécherons pas nos larmes. Cela nous marquera à jamais. Mais cela ne nous empêchera pas de trouver et punir les criminels», a lancé le président Poutine. «Nous devons le faire sans tarder, trouver leur identité. Nous les trouverons en n'importe quel point de la planète et nous les punirons», a-t-il ajouté. «L'action militaire de notre aviation doit être non seulement poursuivie, mais intensifiée pour que les criminels se rendent compte que le châtiment est inévitable.» Poutine offre une récompense de près de 50 millions d'euros à quiconque permettra d'arrêter les responsables de l'attentat, est-il rapporté. La Russie mène des frappes aériennes contre Daech et Djabhat El Nosra, filière syrienne d'Al Qaïda. Daech a menacé la Russie et les Etats-Unis de «représailles».