Le tribunal d'Es Sédikia a condamné à la perpétuité criminelle, lundi, les auteurs d'un crime abominable commis en plein jour, devant une foule de badauds à la place Emir Abdelkader ex-Place d'armes. Les faits pour lesquels comparaissaient les deux mis en cause (le 3e est actuellement en fuite) se sont déroulés le 17 mai 2003. Ce jour-là, H Sofiane, la victime, âgé de 26 ans, qui était avec un ami aux abords de la Place Emir Abdelkader fut apostrophé par trois individus armés de sabres et de couteaux. Après une brève dispute où des coups de poing furent échangés, Sofiane tentera de s'enfuir en se réfugiant à l'intérieur du bar-restaurant le Vendôme. Mais ni le propriétaire des lieux et encore moins les clients ne tentèrent de lui venir en aide. L'apparition sur le seuil de la porte de trois jeunes aux mines patibulaires armés de sabres refroidit les plus téméraires. Sofiane est laissé entre les mains de ses bourreaux qui lui portèrent plusieurs coups avant de l'achever alors qu'il tentait, affalé sur la chaussée de se soustraire aux coups de lame qui s'abattaient sur lui. Touché au coeur par le fil d'une lame, la mort est instantanée. Ses agresseurs prendront la fuite devant une foule de curieux qui ont assisté au douloureux spectacle impuissants. Arrêtés quelques jours plus tard, deux auteurs du crime avouèrent leur forfait commis, selon leurs aveux devant le tribunal, alors qu'ils tentaient de se défendre. Ils expliquèrent qu'un différend opposait le frère de la victime à l'un d'eux et qu'au moment où ils voulaient lui faire transmettre un message, ils furent agressés par deux individus sur une moto. Pour eux, il ne s'agissait que d'un malheureux accident survenu au moment d'une banale rixe. Ce fut d'ailleurs l'argument, la légitime défense et coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner, qui fut défendu par les avocats. Mais les témoignages des présents et celui du patron du bar et de quelques clients qui affirmèrent que les auteurs du crime ne tentaient pas de se soustraire à une agression mais ont, au contraire, poursuivi leur victime avec la ferme intention de la tuer finirent par convaincre le tribunal à répondre favorablement au réquisitoire du représentant du ministère public en condamnant les accusés à la réclusion criminelle à perpétuité.