Depuis que l'Algérie a lancé des projets d'envergure continentale, les autres pays africains ont suivi la tendance. Finalement, il n'y a pas que la transsaharienne pour connecter de nombreux pays africains car ces derniers lancent aussi d'autres projets répondant aux mêmes objectifs. C'est ainsi que les décideurs africains ont fait le point sur ces projets à l'occasion du meeting sur les infrastructures tenu à Abidjan. À l'issue d'une semaine de rencontres officielles en Côte d'Ivoire, les décideurs africains se sont réengagés à accélérer le développement des infrastructures afin de renforcer l'intégration régionale et de doper la croissance économique. Plus de 150 participants, parmi lesquels des hauts fonctionnaires du gouvernement et des représentants des organisations panafricaines et du secteur privé, se sont réunis dans la capitale ivoirienne pour la première édition de la Semaine du Pida (Programme de développement des infrastructures en Afrique), organisée par l'Union africaine, le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) et la Banque africaine de développement (BAD). Ces rencontres de haut niveau avaient pour objectif d'évaluer les progrès réalisés en vue de la mise en oeuvre des 16 projets d'intégration prioritaires sous l'égide du Pida. Sélectionnés à l'occasion du Sommet de Dakar sur le financement, organisé à Dakar en juin 2014, ces 16 projets revêtent une importance stratégique, politique et économique, notamment pour leur potentiel de développement régional. Depuis 2012, des progrès ont été enregistrés, même si nombre de défis restent à relever. Selon les agences africaines de presse, cinq projets sont déjà en train de sortir de terre: le corridor AbidjanLagos, la ligne de chemin de fer DakarBamako, les barrages hydroélectriques de Sambangalou, en Guinée, et de Ruzizi III, au Rwanda, la route de Serenje à Nakonde en Zambie. Les autres sont prévus pour arriver à leur terme d'ici à 2025. «Une fois mis en oeuvre, ces projets sont appelés à considérablement doper la compétitivité et le climat des affaires en Afrique, explique Ibrahim Assane Mayaki, secrétaire exécutif du Nepad. Les échanges commerciaux entre les pays et l'intégration régionale sont essentiels à la construction d'une économie africaine forte et durable. En encourageant la coopération régionale, le Nepad aide les pays à mieux échanger, à mieux partager leurs ressources et à bâtir des infrastructures qui formeront le socle d'une diversification économique vitale pour le développement». Après l'adoption du PIDA par l'Assemblée de l'Union africaine en 2012, le Nepad a travaillé avec la Commission de l'Union africaine, la BAD, les communautés économiques régionales et les partenaires stratégiques clés afin d'entreprendre un suivi et une évaluation complets des 400 projets du Plan d'action prioritaire du Pida. En juin 2014, le président de la République du Sénégal Macky Sall a lancé le Sommet de Dakar sur le Financement, premier sommet africain de financement des infrastructures à l'occasion duquel 16 des 400 projets ont ensuite été présentés et approuvés pour une mise en oeuvre immédiate. Documentés dans une carte éditée à l'occasion de la Semaine du Pida, ces 16 mégaprojets incluent notamment des corridors de transport, des projets d'électrification, des connexions vers l'hinterland au moyen de la fibre optique et des complexes portuaires. Autant dire que ces projets concernent aussi les pays frontaliers de l'Algérie où encore les pays avec lesquels elle voudrait commercer. «Un nouveau consensus a pris forme à Abidjan. Les différents groupes de travail avec des participants de tout le continent nous ont permis de valider les étapes clés du développement de nos 16 projets. Les Etats africains, la communauté des bailleurs et les investisseurs internationaux sont en train de définir un nouveau paradigme qui annonce une nouvelle ère dans le développement de l'Afrique, basée sur le financement et la construction des infrastructures qui déverrouilleront son décollage économique», se félicite Ibrahim Assane Mayaki. Il a ajouté que les délégués ont exprimé leur intérêt à ce que la Semaine du Pida devienne un événement annuel majeur sur le calendrier de développement de l'Afrique afin d'assurer une surveillance et une évaluation étroites des progrès accomplis.