L'enseignement-apprentissage de la littérature et des études littéraires contemporaines est au centre de débats à la faveur d'un colloque international ouvert mardi au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) d'Oran. Cette rencontre de trois jours, qui regroupe une pléiade de chercheurs et universitaires d'Algérie et de plusieurs pays dont la Belgique, la Côte d'Ivoire, la France, le Maroc et la Tunisie, se propose d'engager une réflexion approfondie sur la problématique de l'enseignement et de l'apprentissage de la littérature à l'école et à l'université. L'objectif est, selon les organisateurs, de créer une dynamique pluridisciplinaire entre les acteurs du système éducatif, les universitaires, les sociologues, les concepteurs des manuels scolaires et les critiques littéraires contemporaines, et de traiter plusieurs thématiques, notamment l'ouverture sur de nouvelles approches pédagogiques et méthodologiques. L'universitaire Mohamed Miliani d'Oran a souligné, dans sa communication traitant de la didactique de la littérature dans la formation en langue, le parcours «chaotique» auquel a été soumise la littérature à travers des siècles, aussi bien par les tenants de son enseignement en tant que noyau central dans la formation en langue, que par les partisans de son instrumentalisation pour des besoins purement langagiers. Le chercheur a relevé que la «relative mise à l'écart» de la littérature ne fait qu'accentuer la chute du niveau des étudiants en langues, plus prompts à converser qu'à écrire ou à créer dans la langue apprise, soulignant que la venue du numérique dans l'enseignement a remis du lustre à la littérature, mais que cela reste, selon lui, «cosmétique». Dans ce contexte, le professeur Christian Puren de l'université de Saint-Etienne (France) a consacré sa communication aux «logiques de traitement et fonctions attribuées aux élèves en didactique scolaire des textes littéraires». Le conférencier a situé les différentes logiques dans le traitement des textes littéraires dont la «logique document», la «logique support», la «logique documentation» et la «logique sociale», auxquelles s'ajoute une autre, propre à l'université et aux sections littéraires des lycées, en l'occurrence la «logique littéraire». Ces deux typologies constituent une grille d'analyse possible des actuels programmes de langues dans l'enseignement scolaire algérien, ainsi que des outils disponibles au service des réformes en cours, a expliqué le chercheur. Pour sa part, le Pr Pierre Schoentjes de l'université de Gand (Belgique) a orienté sa communication sur les rapports entre la nature, l'environnement et la littérature. Ce chercheur a fait part de la manière avec laquelle la littérature française contemporaine fait une nouvelle place à la nature et aux enjeux de l'environnement dans le monde. Les travaux de la première journée de ce colloque ont abordé, entre autres, «l'enseignement de la littérature et de la traduction» et «la lecture, moyen efficace dans l'apprentissage d'une langue étrangère».