img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P151119-13.jpg" alt=""Inacceptable" maintient la Russie" / «J'espère qu'il y aura un changement de position chez nos autres partenaires occidentaux, comme il y en a eu, malheureusement au prix de terribles actes terroristes, chez nos collègues occidentaux», a déclaré M.Lavrov. Forts de l'évolution explosive d'une situation dramatiquement tendue aussi bien en Syrie que dans les pays de la coalition internationale anti Daesh, les dirigeants russes haussent le ton face aux exigences de certains pays occidentaux qui continuent à poser la condition préalable du départ de Bachar al Assad avant toute discussion sur le projet d'union contre le terrorisme.Après que le président Vladimir Poutine eut rejeté fermement cette idée la semaine dernière en déclarant qu'il «ne se sentait pas le «droit» de demander au président syrien Bachar al-Assad de quitter le pouvoir», et qu'il «appartient au peuple syrien et à lui seul de décider si Bachar al Assad peut ou non se porter candidat à une élection présidentielle», c'est le tour du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov de déclarer «inacceptable» d'exiger le départ du président syrien Bachar al-Assad comme «condition préalable à toute union contre le terrorisme», lors d'une conférence de presse, à l'issue de sa rencontre avec son homologue libanais, Gebran Bassil. «J'espère qu'il y aura un changement de position chez nos autres partenaires occidentaux, comme il y en a eu, malheureusement au prix de terribles actes terroristes, chez nos collègues occidentaux», a déclaré M. Lavrov en référence à la France touchée par une série d'attaques meurtrières, ayant fait au moins 129 morts vendredi soir dans le centre de Paris. «Il faudra mettre de côté l'idée qu'une vraie lutte contre l'organisation Etat islamique et ses semblables ne peut avoir lieu que lorsque le destin de Bachar al-Assad aura été décidé», a-t-il asséné une nouvelle fois. Alors que les positions sur le dossier syrien connaissent une lente mais inexorable évolution du côté américain et surtout français, du fait même des attentats de vendredi, des tentatives se manifestent encore pour accréditer la thèse d'une mise à l'écart du président syrien dans un dossier qui concerne avant tout la Syrie. Outre que les actions militaires occidentales contre l'Etat islamique n'ont apporté depuis 2011 aucun résultat probant, faute de renseignements opportuns que seuls les services syriens sont à même de fournir, il faut prendre en compte les pressions exercées par les pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite et celles de la Turquie, mue par d'autres enjeux. Ces derniers veulent les uns et les autres atomiser la Syrie pour contrer l'influence jugée menaçante de l'Iran qui est le principal allié du régime alaouite dans la région. Le fait même que le Hezbollah libanais soit pleinement engagé aux côtés de l'armée syrienne justifie à leurs yeux l'argument selon lequel l'affrontement oppose d'abord les sunnites aux chiites avant d'être un bras de fer entre la communauté internationale et l'Etat islamique. C'est vraisemblablement cette vision qui oriente encore les Etats Unis dans leur procès contre Bachar al Assad au point de «promouvoir avec énergie» la condition de sa mise à l'écart avant toute union contre le terrorisme, comme le constate Sergueï Lavrov. Pourtant, John Kerra a paru revenu de cette attente voici quelques jours à peine, affichant la volonté de privilégier d'abord et surtout une union sacrée contre Daesh. Mais c'était sans compter sur les calculs des pays du Golfe et aussi ceux d'Israël qui voient dans l'Iran leur principal ennemi commun et vont s'efforcer, par-là même, de l'affaiblir en le tentant de le priver d'un allié inconditionnel. Une stratégie qui n'est pas sans risques noi conséquences pour l'ensemble du Moyen Orient et pas seulement.