Le Satef, le syndicat autonome de l'éducation n'est pas content et le dit. Dans une déclaration remise à la presse, le Satef évoque «les faux fuyants», dont use le directeur de l'éducation de Tizi Ouzou afin de justifier «son énième faux bond à propos des régularisations financières. Combien de fois promises et à chaque fois repoussées aux calendes grecques». Dans sa déclaration assez dure, le Satef affirme que «désormais, plus aucun sursis ne sera accordé». Ou les arriérés des salaires des vacataires, les rappels d'échelons, les heures supplémentaires et autres sont versés d'ici la fin des vacances d'hiver ou le Satef mettra à exécution le préavis de grève déposé à la Direction de l'éducation le 4 décembre. Le Satef entend mener cette grève de protestation du 8 au 18 janvier, une grève renouvelable au cas où une solution définitive n'est pas apportée à ce problème. De même, le Satef dénonce ce qu'il appelle «l'anarchie et la gabegie régnant selon lui, à la Direction de l'éducation». Comme pour faire bonne mesure avec ce qu'il avance, le Satef demande tout simplement le départ du DE et l'assainissement profond et radical de la Direction de l'éducation. Créé avec le changement d'orientation du pays, après octobre 1988, le Satef l'un des premiers syndicats autonomes avait bénéficié en ces temps d'une sorte d'effet de mode. Des masses d'enseignants seront ainsi enrôlées sous ses couleurs. Cependant, n'ayant pas su capitaliser ce phénomène de sympathie, il assiste à la montée en puissance de syndicats nés de ses rangs et surtout deux ailes se sont entre-déchirées pour le contrôle d'un syndicat qui n'est plus ce qu'il était. De par, cette action maximaliste, le Satef semble vouloir frapper un grand coup pour essayer de combattre le signe indien. Cette démarche renferme, cependant, un danger pour le syndicat lui-même. La grève serait un test grandeur nature de son audience. A ce jeu de «quitte ou double», le Satef n'est pas assuré d'être gagnant. L'avenir proche le dira!