Mohamed Nebbou, premier secrétaire du FFS Le parti de Hocine Aït Ahmed est en train d'étudier l'initiative du FLN, mais la réponse, selon nombre de sources de l'intérieur du parti, sera négative. Selon Mohamed Nebbou, le FFS vient de recevoir le document du FLN qui explique l'initiative lancée par Amar Saâdani pour constituer un Front de soutien au chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Cette initiative, baptisée «initiative politique nationale pour le progrès dans la cohésion et la stabilité» vise, entre autres, à «soutenir l'Etat régalien dans sa politique développementale fondée sur le libéralisme social mettant en oeuvre une économie sociale de marché sans renoncer à proposer à la concrétisation les idées de réformes constructives visant à accroître tant l'efficacité que l'efficience de cette politique; à cimenter l'unité nationale, préserver la paix et la stabilité, continuer l'oeuvre de concorde civile et de Réconciliation nationale engagée par le président de la République, raffermir la justice sociale et veiller à la sécurité nationale», ainsi qu'à «appuyer sans réserves le programme politique qui est celui de Son Excellence Monsieur Abdelaziz Bouteflika, président de la République plébiscité par le peuple en 1999, en 2004, en 2009 et en 2014». Le secrétaire général du FFS qui dit avoir soumis le document au secrétariat national du parti, refuse de donner son avis, arguant que c'est au conseil national du parti de trancher la question. «Nous sommes en train de l'étudier au niveau de la direction nationale du parti. Il y aura une suite à donner que nous allons communiquer dans les prochains jours», a-t-il fait savoir non sans embarras. En effet, après avoir décliné à plusieurs reprises les invitations de l'opposition à rejoindre la Cltd et l'Icso, le parti de Hocine Aït Ahmed, dont l'initiative de «reconstruction du consensus national», a débouché sur un refus froid des partis au pouvoir, notamment le FLN et le RND, s'est violemment déchaîné contre ces derniers en qualifiant leurs dirigeants de «fonctionnaires politiques du système». Quelle va être la position du FFS qui se cherche entre deux pôles, le FLN qui capte de plus en plus d'adhésions à son initiative et la Cltd qui s'ouvre à d'autres partis et personnalités en prévision de l'organisation d'un congrès de l'opposition? «L'absence d'une volonté politique du pouvoir, les intérêts des clans, les visions et les calculs étriqués de certains et les archaïsmes des autres se dressent encore contre notre démarche, mais face au refus et aux manoeuvres des uns et à la résistance des autres, nous demeurerons convaincus que la seule solution à la crise multidimensionnelle qui touche notre pays ne peut trouver une issue que dans un dialogue responsable et inclusif; en un mot dans la reconstruction d'un consensus national», se défend Mohamed Nebbou. Mais, au-delà des discours, il y a les faits. Le FFS qui défend depuis des mois l'idée du consensus national dans l'objectif de faire face aux menaces qui pèsent sur le pays va-t-il récuser ce même discours parce qu'il est porté par le FLN? Le FFS va-t-il décliner l'invitation du FLN et se transformer en fonctionnaire politique de l'opposition? Selon des indiscrétions de certains cadres du parti, la réponse du FFS est d'ores et déjà claire. Elle ne peut être que négative. «Le FFS ne peut moralement pas se faire guider par le FLN. Sa base militante sera absolument contre. C'est un risque inutile d'autant plus que le FLN n'est pas maître de ses choix», nous explique-t-on. De plus, rappelle notre source, le FFS a son propre agenda et n'est pas du tout prêt à s'aligner sur celui des autres, opposition et pouvoir. M.Nebbou, même s'il reste vague sur plusieurs points, est très clair sur ce sujet. «Les prochains jours, nous allons établir un agenda de rencontres avec les différents acteurs, et nous sommes en train de l'affiner. Nous avons tiré toutes les conclusions de nos précédentes rencontres et j'espère que la prochaine étape nous permettra d'avancer dans notre projet», a-t-il indiqué. Décidément, plus les appels au «consensus» se font nombreux, plus les calculs se multiplient et les approches partisanes s'aiguisent davantage.