L'état des lieux des finances publiques confirme les prévisions des économistes, qui prédisent que l'Algérie se dirige vers une véritable récession à l'horizon 2017. Le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, a annoncé hier à l' APN, une baisse des réserves de changes qui s'établiront à 151 milliards de dollars à fin 2015 et seulement à 121 milliards de dollars à fin 2016, soit l'équivalent de 23 mois d'importation. Pour le ministre, l'Algérie entre dans «une conjoncture d'orthodoxie financière et non celle d'austérité». L'état des lieux des finances publiques confirme les prévisions des économistes qui prédisent que l'Algérie se dirige vers une véritable récession à l'horizon 2017. A fin juin 2015, les réserves de changes étaient de 159,03 mds usd contre 193,3 milliards de dollars à fin juin 2014, rappelle-t-on. Toutefois, le ministre reste optimiste: «En dépit de ce recul du niveau du matelas de devises, le montant demeure, tout de même, important et permettra au pays de faire face au choc pétrolier qui s'est traduit par une diminution de moitié de ses recettes en devises en 2015 par rapport à l'année précédente. Le déficit budgétaire qui sera supporté par le Fonds de régulation des recettes (FRR) atteindra 12%. Le ministre a tiré la sonnette d'alarme. «La conjoncture n'est pas facile», a-t-il dit, en insistant sur les conséquences de l'effondrement des cours du pétrole sur l'économie nationale. «En 2016, les recettes pétrolières atteindront 26,4 milliards de dollars contre 33,8 milliards à la clôture de l'année en cours». Dans le rapport de cette commission, il est mentionné que le déficit du commerce extérieur devrait s'établir à 26,4 milliards de dollars sur l'exercice 2016, en prédisant aussi un déficit de la balance des paiements de l'ordre de 30,3 milliards de dollars sur la même année. Le projet de loi table sur une croissance hors hydrocarbures de 4,6%, une inflation contenue à 4% et un solde global du Trésor déficitaire de 2452 mds de DA alors qu'il prévoit des réserves du Fonds de régulation des recettes (FRR) de 1797 mds de DA à fin 2016. Les débats en plénière du PLF 2016 ont débuté dimanche, et se poursuivront jusqu'à demain. Abordant les grandes lignes du projet du gouvernement, Benkhalfa a évoqué notamment la baisse des dépenses publiques, le maintien de la politique sociale du gouvernement qui consacre «1 840 milliards de DA pour les transferts sociaux en 2016». La révision à la baisse du budget d'équipement ne va pas affecter «la dynamique de la croissance», a-t-il assuré. «Le gouvernement opte pour une gestion vigilante, prudentielle, sans réprimer le niveau de croissance», a-t-il expliqué. Le ministre des Finances a indiqué que la révision à la hausse de certaines taxes était inévitable. «On le fera aujourd'hui ou demain, quel que soit le prix du pétrole. On doit réviser les tarifs de l'électricité, du gaz, de l'essence et du gasoil pour l'intérêt du pays», a-t-il soutenu. Le gouvernement a eu recours à ces dispositions dans le projet de loi «pour soutenir les entreprises, arrêter le gaspillage et protéger l'environnement», a-t-il argumenté. «Sans ces taxes, des entreprises nationales seront étouffées, déficitaires et en proie à la liquidation», a-t-il mis en garde.