La Protection civile a déployé 50 éléments et six camions d'incendie Les premiers témoignages laissent supposer que l'incendie «a été provoqué par un court-circuit électrique» et «aggravé par l'explosion de plusieurs bonbonnes de gaz». 18 ressortissants africains subsahariens, dont deux enfants et trois femmes, ont trouvé la mort et une cinquantaine d'autres ont été blessés dans le grave incendie qui a ravagé, hier, le hangar où ils étaient hébergés. L'endroit est situé dans les environs immédiats de la zone industrielle Saïd Otba de la ville de Ouargla, que les autorités locales ont mis, en 2012, après son aménagement, à la disposition des nombreux ressortissants des pays subsahariens. Selon le colonel Achour Farouk, chargé de la communication à la direction générale de la Protection civile (Dgpc), que nous avons joint par téléphone, «les victimes sont, pour certaines, mortes brûlées et pour d'autres, asphyxiées par la fumée». M.Achour estime à «quelque 600, les personnes qui se trouvaient, au moment des faits, dans le hangar en question, d'une superficie de 2000m2». Selon notre interlocuteur, «ce qui s'est réellement produit ne sera clairement et officiellement établi que par l'enquête présentement en cours qui a été ouverte par les services compétents de la sûreté de wilaya de Ouargla». En attendant, les premiers témoignages laissent supposer que l'incendie «a été provoqué par un court-circuit électrique» et «aggravé par l'explosion de plusieurs - certaines sources parlent d'au moins sept -bonbonnes de gaz» alimentant des réchauds qui, du fait du froid qui régnait sur la ville, étaient allumés en ce moment-là. Une explosion qui a participé à la propagation du feu. Ce grave incident est le second qui a provoqué le décès d'un nombre important de migrants subsahariens. En effet, un accident de la circulation s'est produit le 14 décembre 2014, à 90 km au sud de Ghardaïa. Un autocar transportant des ressortissants nigériens était entré en collision frontale avec un camion chargé de fruits et légumes. Le bilan s'était élevé à 11 morts, dont deux Algériens, le chauffeur du bus et son accompagnateur. Les neuf autres, des Nigériens qui étaient en route pour être rapatriés dans leur pays. Pour l'incendie de Ouargla, il faut savoir que la Protection civile a déployé 50 éléments, six camions d'incendie, deux autres de transport de matériels, six ambulances et trois véhicules de liaison. La mobilisation de nombreux citoyens de Ouargla, bénévoles au Croissant-Rouge algérien, a permis d'atténuer sensiblement les effets de ce drame sur les ressortissants subsahariens qui se trouvaient dans le hangar. Selon Saïda Benhabylès, présidente de cette association humanitaire, que nous avons jointe par téléphone, ces derniers, «étaient sur les lieux dès les premiers moments de la déclaration du sinistre». Fortement bouleversée par ce qui vient de se produire, elle n'a pas moins tenu à replacer ce drame dans son véritable contexte. A l'évidence, pour éviter toute exploitation tendancieuse de ces tragiques faits. «L'incendie de Ouargla ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt», nous a-t-elle, en effet, déclaré. Et de poursuivre, plus explicite, dans le sens où l'allusion à ce qui se passe actuellement en Europe en la matière est des plus claires: «En matière d'accueil de réfugiés, l'Algérie est un véritable cas d'école.» Poursuivant son idée, elle nous a déclaré que le CRA, qu'elle a défini comme étant «le bras humanitaire de l'Etat», inscrit son action envers les populations originaires de l'Afrique subsaharienne qui se trouvent sur le territoire national, dans leur majorité «d'une manière irrégulière», «dans un cadre strictement humanitaire». Dans la foulée, Saïda Benhabylès a démenti les informations rapportées à leur propos selon lesquelles les ressortissants qui se trouvaient dans le hangar touché par l'incendie d'hier étaient «en instance de rapatriement vers leurs pays respectifs d'origine». Et ce, pour nous préciser que «les seuls concernés, pour le moment, par l'opération en cours qui a démarré en décembre 2014, sont ceux du Niger». L'intérêt de notre pays pour la situation des ressortissants africains qui y sont présents, s'est de nouveau confirmé hier avec l'implication des éléments de l'ANP dans les opérations de secours et avec le déplacement à Ouargla des ministres de l'Intérieur et de la Santé et ce, dans l'objectif de s'enquérir directement de la situation sur le terrain après le drame d'hier et, partant, nous a-t-on dit, de prendre toutes les mesures idoines à même de soulager la détresse de ceux qui l'ont vécu directement. Cette démarche vise à les transférer, dans les plus brefs délais dans un nouveau site d'hébergement. Pour rester avec ce drame, sur la cinquantaine de blessés admis à l'hôpital Mohamed-Boudiaf de Ouargla, il n'y restait, à l'heure où nous mettions sous presse, qu'une dizaine.