Un procès très attendu «C'est un châtiment pour quelqu'un qui a passé 51 ans de sa vie au service de l'armée», a commenté Me Bourayou un des avocats du général Hassane. Le tribunal militaire d'Oran a condamné, jeudi soir, le général à la retraite Abdelkader Aït Ouarabi à une peine de cinq années de prison ferme. Il a été inculpé pour violations d'instructions militaires ́ ́ et ́ ́ destruction de documents ́ ́, a-t-on appris des membres de la défense. Dans son réquisitoire, le procureur militaire a requis une peine de cinq années de prison ferme. Dans la séance de l'après-midi, le tribunal militaire a auditionné sept témoins. La défense, constituée de maîtres Khaled Bourayou, Mokrane Aït Larbi et Ahmed Touphali Tayeb, a annoncé qu'elle fera appel dans un délai réglementaire de huit jours. Le procès du général à la retraite Abdelkader Aït Ouarabi dit Hassan s'est ouvert, dans la matinée de jeudi dernier, au tribunal militaire de Mers El Kebir, dans la wilaya d'Oran. ́ ́Tel que stipulé par la loi, nous allons, dans huit jours, faire appel au verdict qui a été rendu dans l'affaire du général Hassan ́ ́. C'est ce qu'a affirmé maître Ahmed Touphal Tayeb, à l'issue du procès Les membres composant la défense ne sont pas restés froids en réagissant au verdict. ́ ́C'est une peine très sévère. Il a eu le maximum ́ ́, a affirmé Me Mokrane Aït Larbi, membre du panel de la défense du général composé de trois avocats dont la célébrité dépasse les frontières. Idem pour Me Bourayou qui, tout en dissimulant sa déception quant au verdict rendu, a affirmé que ́ ́ce qui est plus grave, est qu'on ne lui a pas accordé de circonstances atténuantes ́ ́. Il ajoute affirmant: ́ ́c'est un châtiment pour quelqu'un qui a passé 51 ans de sa vie au service de l'armée ́ ́. Le procès, ouvert, dès 9 heures de la matinée de jeudi, a été tenu à huis clos. Le procès, qui a tenu en haleine les médias nationaux a surpris par son verdict. Le procès a été également marqué par l'absence, en tant que témoin principal, de l'ex-patron du département du renseignement et de la sécurité, DRS, lé général des corps d'armée Mohamed Mediene connu sous le pseudonyme de Toufik. Les avocats de la défense qui ont demandé sa présence n'ont avancé aucune explication sur cette ́ ́carence ́ ́ relevée par L'Expression et posée à la défense quelques jours avant l'ouverture du procès. La matinée étant consacrée à l'audition du général Ait Ouarabi, l'après midi a été marqué par l'audition de sept témoins qui ont défilé devant le président du tribunal. Ces derniers n'ont pas été tenus par l'obligation de prêter serment étant donné qu'ils étaient constitués de subalternes de l'accusé, le général Aït Ouarab Abdelkader. C'est ce qu'a affirmé maître Touphal Ahmed Tayeb, avocat de la défense expliquant que ́ ́toutes les procédures ont été respectées ́ ́. Tel que cela a été décrit par l'un des membres de ses avocats, le général Hassan n'a pas lésiné un seul instant quant à se défendre tout en défendant sa réputation et son grade en faisant face au juge. Dans ses réponses, le général Hassan a plaidé non coupable et a ́ ́magistralement démonté pièce par pièce et avec preuves à l'appui toutes les accusations contenues à son égard ́ ́, selon les dires de Me Bourayou. Pour son autre défenseur Me Ahmed Touphali Tayeb ́ ́le général Aït Ouarabi a été à la hauteur de sa réputation et digne de son rang ́ ́. Mieux encore, dira son avocat, ́ ́tout ce qu'il a exécuté en accomplissant ses missions a été fait dans l'intérêt de la nation ́ ́. Les auditions qui ont été levées vers 13h30, ont repris peu de temps après. Incontestablement, des signes attestant des divergences ́ ́opposant ́ ́ les avocats de la défense ont été perceptibles. C'est du moins ce qu'a laissé croire Me Khaled Bourayou interrogé par L'Expression. Khaled Bourayou n'a pas trop tardé pour réagir, dans un jeu interactif et rapide l'ayant lié aux journalistes, à orienter les hommes des médias à consulter ses deux collègues de la défense. Une telle réplique serait sans aucun doute synonyme d'une ́ ́dissemblance ́ ́ d'appréciation sur la stratégie de la défense. L'accusé a, durant les années 1990, joué un rôle de premier ordre en menant plusieurs opérations rentrant dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.