La question sahraouie irrite au plus haut point le pouvoir marocain qui intensifie ses attaques contre notre pays dont la position reste immuable quant au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. La tension n'est pas retombée depuis que le souverain marocain a prononcé à l'occasion du quarantième anniversaire de l'invasion du Sahara occidental. son discours hystérique contre l'Algérie. Le silence et les blancs laissés par le secrétaire général du Front de libération nationale ont exacerbé ce type de climat lorsque ce dernier s'est exprimé sur cette question. Les propos tenus par Amar Saâdani ont laissé planer le doute et entretenu l'ambiguïté sur un hypothétique revirement de la position algérienne. «J'ai des choses et des vérités à dire au peuple algérien et que je ne peux dire qu'au moment opportun» et d'ajouter que «cette escalade (avec le Maroc) n'est dans l'intérêt de personne dans la région, ce sont des manipulations du colonialisme», avait dit l'ancien président de l'APN, le 9 novembre, sur la chaîne Ennahar TV. Cela a suffi à ouvrir une brèche dans laquelle s'est engouffrée la presse marocaine pour entretenir la surenchère et faire dans la désinformation, une marque de fabrique qui la caractérise surtout lorsqu'il s'agit de porter l'estocade contre l'Algérie. La réponse a été cinglante, claire et précise. «La position de l'Algérie n'a pas changé depuis que la question du Sahara occidental a été inscrite, en 1963, sur la liste onusienne des territoires non autonomes», avait précisé, le 18 novembre, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale. L'Algérie venait de rappeler qu'à travers sa position en faveur du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, comme le stipulent les différentes résolutions votées par le Conseil de sécurité de l'ONU, elle apportait un soutien indéfectible à tous les peuples qui luttent pour leur libération et l'exercice de leur droit universellement reconnu à l'autodétermination. Une position puisée dans sa propre histoire contemporaine, celle qui l'a menée à son indépendance après sept longues années de lutte armée qui l'ont sortie de plus de 130 années de colonialisme puis menée vers son indépendance. Un fondement essentiel de sa politique étrangère rappelé par le chef de l'Etat au cours des audiences qu'il avait accordées au président de la République sahraouie, Mohamed Abdelaziz ainsi qu'à l'envoyé spécial de l'Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental, qui a repris son bâton de pèlerin pour tenter de renouer les fils du dialogue entre les Marocains et Sahraouis suite à l'appel lancé par le SG de l'ONU à de véritables négociations. «J'appelle instamment toutes les parties dans la région et au sein de la communauté internationale la plus large de tirer profit des efforts intensifs menés par mon envoyé personnel (Christopher Ross) pour faciliter le lancement de vraies négociations dans les prochains mois», avait déclaré Ban Ki-moon, le 4 novembre, à partir de New York. Le Maroc a vu rouge et a sorti les crocs en décrétant persona non grata le représentant personnel de M.Ban. Une tentative du ministre marocain des Affaires étrangères qui a été recadrée par le porte-parole du SG de l'Organisation des Nations unies. «Ross a le droit de se rendre au Sahara occidental», lui a rétorqué le 9 novembre, à l'issue d'un point de presse, Martin Nesirky. Salaheddine Mezouar a fini par recevoir Christopher Ross à Rabat le 25 novembre, qui deux jours avant avait exprimé, à Alger, sa reconnaissance à l'Algérie pour son soutien au processus onusien visant la recherche d'une solution au conflit du Sahara occidental, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité après avoir été reçu par le président Abdelaziz Bouteflika. La démarche du président de la République, qui représente la plus haute autorité nationale en matière de politique étrangère, compte tenu de ses prérogatives constitutionnelles d'arrêter et de conduire la politique extérieure de la nation, réaffirme aussi bien la position constante et immuable de l'Algérie en faveur du droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination que son soutien indéfectible à la cause palestinienne. Des positions de principe constantes qui attestent que l'Algérie ne ménage aucun effort pour apporter son soutien aux causes justes dans le monde en se positionnant, sans jamais transiger, dans le camp des opprimés.