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La mort était au rendez-vous
Publié dans L'Expression le 10 - 12 - 2015

Qu'est-ce qui a bien pu pousser Mohamed F. à donner quatre coups de lame à Soufiane Azzouz dont on ne saura jamais ce qu'il a dit?
Une grave affaire de coups et blessures volontaires avec préméditation a vu la fin des débats s'achever sur le verdict maximum: perpet' pour Mohamed qui a eu maille à partir avec Soufiane, un voisin, dont on ne saura jamais l'enjeu, le mobile.
L'interrogatoire a été mené de main de maître par ce... «maître» de la crim': Abdenour Amrani, digne de son âme, Boualem Bekri.
L'avocat de la partie civile, Maître Bouaïchaoui a été très turbulent et a posé mille questions en vue d'enfoncer l'accusé, acculé dans ses derniers retranchements.
Il s'en prend à l'accusé qui a mis au-devant la légitime défense: «C'est un crime né d'un malentendu fâcheux. Pourquoi ce crime?» Une version de l'accusation née des déclarations de l'accusé: Il m'a brisé la mâchoire.'' Nous avions réclamé un certificat médical. Point d'arrêt de travail. La maman du défunt a donné deux indications. C'est pourquoi votre remarque était la bienvenue lorsque vous aviez dit à l'accusé Un coup de lame, c'était bon. Pourquoi l'acharnement?'' Plusieurs corps ont été assénés. La victime a rendu l'âme en cours de transport vers l'hôpital. Les quatre coups ont été fatals, car donnés en des espaces où le sang coule dans le coup. Tout ça pour 4 000,
5 000, 1 million de dinars? L'accusé a dit J'ai jeûné deux mois.'' Oui, deux mois pour l'homicide involontaire. Mais le volontaire, le jeûne doit durer jusqu'à la fin des temps. Ce ne sont pas des coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner! On vous a dit que l'accusé courrait derrière la victime. Je réclame l'application de la loi, un point c'est tout. La victime a des enfants. Leurs grands-parents sont démunis, même si la Cour suprême a accordé 140 millions de centimes de dommages...»
Hamid, le procureur général se lève et balance un rude réquisitoire où il est question de requalification des faits et revient à la question préjudicielle de l'avocat de la défense relative au 264, alinéa 4.
«Il y a eu meurtre avec préméditation avec guet-apens. L'accusé n'a donné aucun mot qui puisse aller aux circonstances atténuantes. C'est le crime réussi et pour rien, surtout que la victime était chloroformée par le premier coup», a dit ce chevronné, Belkacem Hamid, qui a rappelé l'effondrement de la maman qui ne sera tranquillisée qu'avec un verdict fort, juste et mérité. «Nous réclamons la peine capitale contre l'accusé ici présent.» Hamid ne se faisait pas d'illusion, sachant que Amrani s'arrêtait à la réclusion perpétuelle...
Azzouz Ali, le vieux papa et son épouse, sont interrogés par Amrani qui déborde de bonne foi, voulant conduire un procès équitable. Partie civile oblige...
Si Ali dit deux mots inaudibles, sa femme elle, parle. Elle parlera longtemps du refus de son défunt fils de recevoir le fric, l'enjeu.
Elle répondra aux seules questions du tribunal criminel. Elle raconte la nuit où il était rentré dîner pour ressortir devant le domicile. Malgré la douleur, elle raconte les faits qui ont débuté en mai. Six mois après, il passe au crime. Son adversaire a prémédité l'assassinat. D'ailleurs, avant la vieille dame, Abdenour Amrani, le président a dit à l'accusé: «De mai à octobre, c'est six mois! Vous vous rendez compte?» La vieille maman exhibe la veste avec ses nombreux trous et s'effondre en larmes et chute sur la dalle de sol. Sept personnes, dont quatre flics ont pu la relever et la reconduire s'asseoir. Maître Mohamed Bouaïchaoui donne un coup de main. Le premier témoin, Amar, 34 ans, prête serment et répond aux nombreuses questions du juge après qu'il eut raconté les faits qui s'étaient produits dans une rue déserte et noire.
«Soufiane, le défunt, Mohamed et Omar-Ali discutaient. Un certain Nabil assitait à la montée de l'ire du futur meurtrier. L'accusé semble calme, car il parle à l'aise et évite les mauvaises questions. Le juge lui relit un passage du PV du juge d'instruction: «J'ai vu la victime courir et l'accusé derrière lui!»
- Non, j'ai dit que les deux courraient ensemble. Il n'y avait pas de poursuites sans être sûr que l'accusé était armé.
Maître Bouaïchaoui relève des contradictions à la barre par rapport à l'instruction. Amrani hoche la tête et semble être fixé pour ce qui est de l'intime conviction.
Pour la partie civile, Maître Mohamed Bouaïchaoui semblait prêt à livrer une bataille contre l'inconscience du voisinage, de la fausse amitié.
Il fera fureur en étant sur la même ligne que le procureur général Belkacem Hamid qui avait adapté une stratégie où il a préféré faire court, bref, mais efficace. Les faits étant têtus, il a respecté le temps du tribunal criminel. Pour l'accusé, Maître Mohammed Benhifri Nouredine débute lentement la plaidoirie avant d'élever le ton, car la tâche est ardue, tant l'évidence des faits y est. Il plaide les coups et blessures... Il s'adresse beaucoup plus aux jurés qu'au trio Amrani-Mouheb-Sadika. Osmane présente ses sincères condoléances à la famille du défunt et entre dans le vif du sujet. Il revient à la mâchoire brisée par le défunt. On a dit: «Pourquoi ce crime?» La charia définit le crime volontaire, surtout celui qui a mûri son acte. Il est question de supprimer une âme que seule Allah décide de rappeler.
Tout acte qui mène au décès est irréfléchi. Il y a eu coups et blessures, oui, pas de meurtre. Le témoin a dit que les deux gesticulaient avant de les voir courir. L'avocat de Médéa a beaucoup insisté pour les coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner qui est loin du meurtre avec préméditation et guet-apens. Assis à nos côtés, un voisin des antagonistes, venu en curieux, souffle à son copain que dessous une histoire de trafic de came a poussé au crime. Un témoignage tardif, car l'acte, l'arrêt de renvoi n'en dit mot, ce qui est certain, c'est que les deux gars ont été vus gesticulant dans une artère déserte et sombre avant d'assister à une poursuite qui a vu la victime ensanglantée et râlant avant que les premiers secours n'arrivent et Soufiane mourra en route. Le seul calvaire de la maman et ses pleurs ont fixé sur le siège les deux jurés, car les magistrats, eux, ont déjà vécu ces scènes déchirantes. Même Maître Mohammed Bouaïchaoui en est à son... centième procès durant sa (déjà) longue carrière et il était très à l'aise pour plaider au même titre que Maître Benhifri qui a donné l'impression et la nette d'y croire.
Hélas, la perpet' était là et les présents ont estimé que justice a été rendue... à juste titre. Les parents de Soufiane eux continuent de pleurer...


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