Jean-Louis Debré reçu par le président Bouteflika L'importance des déclarations de Jean-Louis Debré réside dans le fait que les invités de Mourad Medelci ont eu également à se prononcer sur l'expérience algérienne. Le président du Conseil constitutionnel français est à Alger, à l'invitation de son homologue algérien, pour une visite de deux jours qui s'achève aujourd'hui. Une visite qui tombe à pic puisque effectuée à un moment où l'Algérie s'apprête à procéder à une révision, que d'aucuns prédisent profonde, dans le sens où il est attendu qu'elle jette les bases d'une nouvelle République. Une révision, faut-il le rappeler, promise depuis plusieurs années mais qui tarde à se concrétiser. D'où l'intérêt accordé, par tous, à toute information qui en fait état. Ou qui s'en rapproche. Comme l'est la visite susmentionnée de Jean-Louis Debré. Et ce, pour plusieurs raisons. La plus évidente est qu'au-delà du cadre officiel annoncé dans lequel elle s'inscrit - «le développement des relations bilatérales entre les Conseils constitutionnels des deux pays», à savoir -, celle-ci a, à l'évidence, permis à Mourad Medelci, président du Conseil constitutionnel, algérien et à son invité de poursuivre et d'approfondir les discussions qu'ils ont, sans aucun doute, déjà eues lors de leurs précédentes rencontres - la toute dernière ayant eu lieu il y a un peu plus d'une année lors d'une visite similaire que le président du Conseil constitutionnel français a effectuée en Algérie - sur nombre de sujets liés aussi bien aux dispositions que doit contenir toute Loi fondamentale de tout pays aspirant à asseoir, ou à renforcer, comme c'est le cas de la France, le fonctionnement démocratique de ses institutions, qu'aux expériences concrètes, liées à leurs vécus respectifs, de révision de leurs constitutions respectives. C'est ce que confirment, d'ailleurs, les propos de Jean-Louis Debré tenus, hier, au sortir des entretiens qu'il venait d'avoir avec son hôte au siège du Conseil constitutionnel, à Ben Aknoun, sur les hauteurs d'Alger: «Il est très important pour nous d'avoir le regard de nos amis algériens sur le fonctionnement du nouveau Conseil constitutionnel français», a-t-il, en effet, déclaré. «Nouveau» par la mouture, adoptée en 2009 par l'Assemblée nationale française, des dispositions de la Loi fondamentale (de ce pays) le concernant, qui a, entre autres, accordé le droit de sa saisine à tout citoyen français; un droit qui n'était réservé, lors de sa création en 1958, qu'aux seuls présidents de la République et des deux chambres du Parlement. Avant qu'il ne soit élargi, au début des années 1970, aux députés et sénateurs. Pour en revenir aux déclarations du président de cette institution française, leur importance réside également dans le fait qu'elles supposent que les invités de Mourad Medelci ont eu également à se prononcer sur l'expérience algérienne. Et plus particulièrement, sur les amendements que les pouvoirs publics comptent introduire, prochainement, dans la Loi fondamentale algérienne. Les plus importants, de par leurs retombées sur le renforcement souhaité de la pratique démocratique dans notre pays, ont trait à la limitation des mandats présidentiels et au droit de saisine (du Conseil constitutionnel) accordé à l'opposition; deux dispositions, figurant déjà dans la Constitution française, qui ne manqueraient pas, si elles étaient effectivement adoptées, d'asseoir, et sérieusement, la pratique démocratique dans notre pays. Le président Bouteflika reçoit Jean-Louis Debré Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu, hier à Alger, le président du Conseil constitutionnel français, Jean-Louis Debré. L'audience s'est déroulée en présence du président du Conseil constitutionnel, Mourad Medelci. M.Debré effectue une visite officielle de deux jours en Algérie, à l'invitation de M.Medelci.