Dans quelques jours, le ministre de la Communication va renouveler les autorisations aux télévisions privées et selon le dernier recensement des chaînes considérées, il existerait plus de 46 chaînes algériennes entre privées et publiques. C'est en tout cas ce qu'a déclaré le président de l'Arav, Miloud Chorfi. Ce dernier a multiplié les sorties médiatiques pour expliquer et avertir les télévisions privées de la démarche à suivre pour être en conformité avec la loi. Aujourd'hui, seulement cinq chaînes bénéficient des autorisations du ministère de la Communication. Ces autorisations leur permettent surtout d'accompagner les ministres du gouvernement dans les sorties sur le terrain, mais aussi d'accéder à des bâtiments institutionnels comme l'APN, le Sénat, le ministère des Affaires étrangères ou éventuellement la Présidence. Pour le moment, sur les cinq télévisions privées accréditées, seules trois activent sur le terrain. Il s'agit d'Ennahar TV, Echourouk TV et Dzair et Dzair News. La chaîne El Djazaïria TV dont Hamraoui Habib Chawki a confirmé la direction, n'a pas encore décollé malgré les moyens mis à sa disposition. Quant à la chaîne Hogar TV qui était jusque-là accréditée, officiellement, elle n'émet plus depuis l'été. Donc, officiellement il n'y a que quatre chaînes accréditées par le département Grine et plus d'une trentaine en perdition dans la galaxie Nilesat. Pour l'heure, aucune chaîne n'est favorite pour décrocher le fameux sésame et travailler légalement en Algérie. Une commission a été installée par le Premier ministre, chapeautée par le ministère de la Communication, présidée par le SG du ministère, M. Lalmi, dans laquelle figurent plusieurs représentants des ministères, comme l'Intérieur, les Affaires étrangères, mais aussi des départements concernés par l'audiovisuel comme le CIP, l'Arav et le TDA, dans le but d'établir un bilan de la situation audiovisuelle en Algérie et la mise en conformité des télévisions privées avec la loi sur l'audiovisuel adoptée par l'Assemblée. Depuis l'avènement de l'audiovisuel privé en Algérie, le gouvernement a fermé deux chaînes privées et averti à plusieurs reprises plus d'une dizaine de chaînes de télévisions. Même non agréées, des télévisions privées qui émettent de l'étranger et qui possèdent des bureaux à Alger ou dans d'autres wilayas, sont soumises à des pressions de la part des institutions gouvernementales, comme si elles étaient agréées, tel le cas de KBC, de Beur TV ou encore El Bilad TV. La situation audiovisuelle algérienne est confuse, voire abstraite, dans la mesure où elle ne donne pas l'apparence d'un paysage coordonné et réglé. Aujourd'hui, les autorités ne peuvent pas bloquer une chaîne, mais peuvent facilement l'arrêter d'exercer en Algérie. Mais le plus grand danger demeure celui de la régulation du métier de patron de chaîne. Après l'épisode de la chaîne El Adjwa, il est devenu urgent de placer les gens qu'il faut à leurs vraies places. [email protected]