Des tirs ont éclaté hier matin dans Bangui entre partisans et opposants au référendum constitutionnel centrafricain, notamment dans l'enclave du quartier PK5 où cinq personnes ont été blessées, dont deux grièvement, a indique la Croix-Rouge. «Nous avons reçu cinq blessés, dont deux atteints gravement», a indiqué un employé de la Croix-Rouge, cité par la presse. Des tirs et des explosions de grenade ont également été entendus dans Gobongo, un des fiefs des milices chrétiennes anti-balaka dans la capitale, selon une source sécuritaire. La participation au processus électoral entamé par le référendum d'hier puis suivi par une présidentielle et des législatives prévues le 27 décembre divise les musulmans au sein de l'ex-rébellion Séléka, certaines factions comme celle de l'ex-numéro 2 Noureddine Adam rejetant cette participation. Mais d'autres veulent voter: ainsi plusieurs dizaines d'entre eux ont manifesté dans la matinée devant le siège de la mission des Nations unies (Minusca) à Bangui avec des pancartes «Nous voulons voter», alors que les écoles prévues à cet effet au PK5 sont soit fermées en raison des tirs, soit n'ont pas reçu de matériel électoral. Les Centrafricains se prononcent par référendum sur un projet de nouvelle Constitution, un scrutin considéré comme un test avant la présidentielle et les législatives prévues le 27 décembre dans un pays dévasté par trois années de violences intercommunautaires. Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a invité l'ensemble des acteurs nationaux de la République centrafricaine (RCA), à tout mettre en oeuvre pour veiller à ce que le référendum se déroule de manière pacifique et crédible. Ban Ki-moon a qualifié le référendum d' «étape importante» vers la fin de la transition en République centrafricaine qui permettra de poser les bases nécessaires à un avenir stable pour le pays et ses habitants». Vendredi, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, avait condamné les récentes violences intercommunautaires en République centrafricaine et avait averti que cela pourrait avoir des conséquences dramatiques au regard de l'atmosphère pré-électorale extrêmement instable qui règne dans le pays. Les Centrafricains ont commencé avec retard à voter hier matin sur un projet de référendum constitutionnel dans plusieurs arrondissements de la capitale, Bangui, ont rapporté des médias.