Les résultats de cette honteuse et non moins machiavélique démarche allaient permettre à la section usaméricaine de l'Organisation sioniste mondiale de se substituer au président américain pour payer la très grosse somme demandée. Je pense que la communauté musulmane n'a pas à rougir ni à se culpabiliser. Elle n'a de leçons à recevoir de personne et surtout pas du monde occidental dont les mains sont tachées de sang. Que d'actes abominables lâchement commis contre des populations musulmanes sans défense dont le tout dernier a eu pour théâtre l'Afghanistan et pour victimes des femmes, des enfants et des personnes âgées! Le propos que je développe aujourd'hui est loin d'être le produit d'une réflexion fantaisiste. Bien au contraire, il résulte d'une approche irriguée le plus souvent par des découvertes livresques qui, sitôt l'effet de surprise passé, aiguisent sensiblement votre curiosité et votre souci d'apprendre encore davantage sur l'historiographie d'une communauté dont le statut victimaire n'est pas sans révolter. J'écrivais, pas plus tard qu'hier, qu'avec le peuple palestinien les Musulmans n'étaient pas prêts à oublier les conséquences criminelles et dramatiques de la Déclaration Balfour qui permit la création de l'enclave sioniste en Palestine occupée. Une déclaration qui se décline sous forme d'une lettre ouverte datée du 2 novembre 1917, adressée par Arthur Balfour, le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères à Lord Lionel Walter Rothschild, éminence de la communauté juive britannique et financier du mouvement sioniste. Pour l'auteur Jean-Marie Gläntzlen, cette précieuse déclaration est avant tout le fruit d'un marchandage lui aussi très peu connu: «En 1916, la section britannique de l'Organisation sioniste mondiale a dit au gouvernement de Sa Majesté 'Ne répondez pas favorablement à l'offre de paix de l'Allemagne par le petit-cousin de votre roi, notre section usaméricaine va faire entrer en guerre les USA, malgré leur bien connu isolationnisme égocentrique''.» Et ce fut effectivement le cas, le 6 avril 1917 grâce à ce qu'il faut bien appeler le chantage d'une ancienne maîtresse du président Woodrow Wilson en manque d'argent pour financer une dette de 40.000 dollars de l'époque qu'avait son fils vis-à-vis de la banque qui l'employait». Les résultats de cette honteuse et non moins machiavélique démarche allaient permettre à la section usaméricaine de l'Organisation sioniste mondiale de se substituer au président américain pour payer la très grosse somme demandée. La guerre fut déclarée par les USA et les pourparlers avec l'Allemagne renvoyés aux calendes grecques. Ce qui permit au cancer israélo-palestinien de se former à partir d'une pathologie territoriale soulignent non sans pertinence Edgar Morin, Sami Nair et Danièle Sallenave: «La formation de deux nations sur une même contrée, source de deux pathologies politiques, l'une née de la domination, l'autre de la privation. Il s'est développé d'une part en se nourrissant de l'angoisse historique d'un peuple persécuté dans le passé et de son insécurité géographique, d'autre part du malheur d'un peuple persécuté dans son présent et privé de droit politique.» Pour Jean-Marie Gläntzlen, il est clair que le 29 novembre 1947 est «la mère de toutes les journées les plus dramatiques et mémorables» pour les Palestiniens patriotes qui ne sont pas depuis décédés de mort naturelle ou violente. Poussant l'outrecuidance, son arrogance hypocrite et son double langage habituel, le sioniste Ben Gourion a déclaré le 12 mai au soir, que les Américains n'avaient pas indiqué les frontières de leur Etat dans leur déclaration d'indépendance. En dépit de réserves considérables, en particulier sur Jérusalem, les juifs avaient décidé d'accepter la résolution de partage: «Les Arabes n'en avaient pas fait autant et leur attitude les avait déchus de tout droit sur le plan de partage. Les frontières seraient celles qui sortiraient du prochain conflit.» Sitôt dit, sitôt fait surtout que les sionistes auront déployé, pour ce faire, d'énormes efforts et moyens financiers (un million de dollars de l'époque) pour disposer, de l'avis même de l'historien sioniste Benny Morris, d'un texte officiel cache-sexe de la pseudo-communauté internationale, en l'occurrence le «machin onusien» couvrant juridiquement la création de l'enclave sioniste. [email protected]