Cet événement intervient dans le sillage de revers diplomatiques retentissants que vient d'essuyer le Maroc et de la visite prochaine du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, dans la région. La diplomatie sahraouie marque des points. Le conflit du Sahara occidental demeure dans l'impasse. Le Maroc encaisse, mais ne plie pas. Il bénéficie pour le moment de la déconcertante passivité des instances internationales qui hésitent à joindre le geste à la parole. A appliquer des résolutions qu'elles ont pourtant fait voter. Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, au mois d'avril 2014, une nouvelle résolution (2152), qui proroge d'une année le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental), dans laquelle il réaffirme le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, tout en soulignant l'importance d'améliorer la situation des droits de l'homme. Rien de nouveau à l'horizon depuis, sinon de récurrentes provocations marocaines. Cela donnera l'occasion au Front Polisario qui tient son 14ème congrès à partir d'aujourd'hui à Dakhla de faire le point sur les derniers développements qu'a connus le conflit qui l'oppose au Maroc, suite notamment à la visite de l'envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara occidental. Cet événement intervient dans le sillage de revers diplomatiques retentissants que vient d'essuyer le Maroc et de la tournée prochaine du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, dans la région. Christopher Ross qui avait commencé son périple par Alger a été violemment attaqué par le ministre marocain des Affaires étrangères qui l'avait décrété persona non grata dans les territoires occupés. «Il n'a rien à faire ici bien sûr. C'est hors de question qu'il se réunisse avec qui il veut à Laâyoune», avait proclamé en plastronnant Salaheddine Mezouar dans un entretien accordé à l'agence de presse espagnole EFE, en marge de la célébration du 40ème anniversaire de l'invasion du Sahara occidental par le Maroc. La réponse du SG de l'ONU a été aussi vive. Le diplomate américain a été vigoureusement soutenu par son patron qui envisage de se rendre dans la région au mois de janvier 2016. «Il (Ban Ki-moon, ndlr) m'a demandé d'intensifier mes efforts. Et pour ajouter son propre appui au processus (de paix au Sahara occidental, ndlr), il prévoit de visiter la région dès janvier», a déclaré le diplomate M. Ross, lors du briefing qu'il a tenu, le 8 décembre dernier, devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Deux jours plus tard, le 10 décembre, la Cour de justice de l'Union européenne (Cjue) a annulé l'accord agricole, signé en 2012 entre le Maroc et l'Union européenne. «De cette décision de justice, il en résulte que l'interlocuteur est bel et bien le Front Polisario, représentant authentique, unique et légitime du peuple sahraoui», déclarera le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati. Des batailles remportées comme des étapes à franchir sur le long chemin qui conduit à l'indépendance. Le 14ème congrès du Front Polisario servira de halte pour mieux se projeter dans l'avenir: celui d'un peuple qui aura concrétisé son rêve, sa soif de liberté après avoir bouté hors des frontières de sa patrie, le colonisateur marocain. Il aura comme slogan, «Force, planification et volonté pour imposer l'Indépendance nationale et la souveraineté». Il illustre la détermination et le combat farouche du peuple sahraoui pour décider de son destin. Près de 2500 délégués qui afflueront d'Afrique, d'Amérique latine, d'Asie et d'Europe, entendront les clameurs, en faveur de l'indépendance, qui monteront de la wilaya de Dakhla, haut lieu de la résistance sahraouie. «Le congrès verra une large participation des Sahraouis des camps des réfugiés, des territoires occupés et de la diaspora», a indiqué l'ambassadeur sahraoui à Alger, Brahim Ghali. En attendant Ban Ki-moon...