Un taux d'avancement des chantiers très faible 36.800 logements, toutes formules confondues, sont en attente de lancement dans la wilaya de Béjaïa dont certains connaissent un retard de plusieurs années. Quatre réunions ont été tenues consécutivement avec tous les responsables des entreprises ainsi que des bureaux d'études qui interviennent dans le cadre de la réalisation de logements tous segments confondus, les équipements publics ainsi que les projets dans le domaine de l'urbanisme et ce en présence des maîtres de l'ouvrage, à savoir les directeurs du logement, équipements publics, urbanisme, Opgi, Enpi et de l'agence foncière. Il s'agit pour le chef de l'exécutif qui a eu déjà à traiter minutieusement tous les dossiers de ce secteur dans le cadre d'un conseil de wilaya tenu récemment, de cerner les problèmes et comprendre les raisons du grand retard qu'accuse ce secteur dans la wilaya de Béjaïa. «La bureaucratie et l'environnement peu favorable qui entourent l'entreprise en général», sont pour l'essentiel les facteurs qui en sont à l'origine, a-t-on conclu mais non sans déclarer une véritable guerre à tous ces manquements. «La bureaucratie est terriblement ancrée à Béjaïa», a souligné en substance Ouled Salah Zitouni devant les professionnels du secteur dont les directeurs de l'exécutif et les entreprises locales de réalisation. Cette bureaucratie s'illustre à travers notamment «le blocage et le non-règlement de situations financières, la non-réception de logements pourtant achevés, carence des études techniques afférentes à la réalisation, contentieux répétitifs avec les maîtres de l'ouvrage, rapports tendus entre plusieurs entreprises et l'administration», autant de carences évoquées à répétition par les chefs d'entreprises, conduisant directement le chef de l'exécutif à mettre en garde contre «la défaillance de l'administration» et «les agissements néfastes de certains de ses représentants», qui «bloquent le développement de la wilaya et accablent ses retards». Les deux premières réunions ont été consacrées exclusivement au secteur du logement, vu le nombre important de projets de ce secteur, l'Opgi, dont le directeur est en congé de maladie, compte à elle seule 160 chantiers en cours de réalisation. Le taux d'avancement très faible et là encore c'est la bureaucratie qui fait des siennes. Une instruction a été donnée pour l'établissement d'un recensement sur tous les projets qui attendent une réévaluation, afin de transmettre un dossier au ministère de l'Habitat pour son règlement et la poursuite du travail. «Aucun dossier ne doit être en instance, a ordonné le wali au directeur par intérim de l'Opgi ainsi que celui du logement», indique un communiqué de la wilaya. «Il y a beaucoup de programmes, mais les réalisations ne suivent pas», a indiqué le wali comme pour relever la forte dotation étatique en la matière pour la wilaya de Béjaïa. Il relèvera encore une fois le faible taux de consommation des crédits dans les communes. Plus de 5,5 milliards de dinars (550 milliards de centimes) et près de 50 milliards de dinars, mobilisés au titre des plans sectoriels de développement ne sont pas encore consommés, relève avec regret le chef de l'exécutif. Béjaïa et Akbou cumulent, à elles seules, un budget de 15 milliards de dinars non consommés, alors que leurs états de développement sont des plus médiocres, ajoute le wali qui annonce que tous les projets qui ne sont pas dotés d'une étude de sol, seront annulés en raison du caractère sismique de la région. Suite aux inspections inopinées du wali effectuées en solo chaque samedi au niveau de tous ces projets et qui ont déjà été précédées par d'autres visites organisées dans le cadre de ses sorties de travail au niveau des 52 communes, le premier magistrat de la wilaya «a demandé aux responsables des entreprises de renforcer leurs chantiers et d'accélérer les travaux engagés, des mesures seront prises à leur encontre pour tout retard accusé dans les délais. La mécanisation de leurs entreprises et l'utilisation des engins modernes ont été suggérées aux entrepreneurs. Il en fait de même à l'endroit des bureaux, qui se doivent «d'améliorer leurs études, trop souvent effectuées à la hâte». Quant aux nombreux projets de l'ancien programme en souffrance, le wali a ordonné au directeur du logement de prendre les mesures nécessaires de sanction à l'intention des entreprises boîteuses et de diagnostiquer ce mal qui ronge la wilaya, pour cerner le problème de retard qu'enregistre ce segment d'habitat afin d'agir en conséquence et apporter le remède qu'il faut pour faire avancer les travaux de réalisation des projets retenus. Pour ce qui est des aides pour les propriétaires des habitations touchées par le séisme de novembre 2012, un dossier a été transmis au ministère de l'Habitat et les bénéficiaires des aides de l'Etat seront régularisés incessamment. En matière d'aménagement urbain, le wali a annoncé lors de cette rencontre que la zone industrielle de Béjaïa sera érigée en zone d'affaires identique à celle de Bab Ezzouar, avec une prévision d'y implanter un hôtel, des centres d'affaires avec plusieurs prestations de service. Des boulevards seront réalisés dans ce sens pour donner directement sur les boulevards des Aurès et Krim-Belkacem. Un projet de réalisation d'une trémie est également prévu dans ce plan qui va donner une nouvelle dynamique urbanistique à la ville de Béjaïa, conclut le communiqué de la wilaya.