Le développement de la wilaya et l'évaluation des travaux de réalisation des projets ainsi que la consommation de crédits du quinquennat 2010/2014 ont été au centre d'une réunion qui a regroupé, hier, le wali de Béjaïa et les membres de son exécutif. La léthargie qui frappe les différents secteurs de développement au niveau de la wilaya de Béjaïa n'a pas échappé au chef de l'exécutif, lequel a, conséquemment, fait preuve de menace à l'endroit des responsables qui seraient tentés par la négligence, voire mettre des entraves au développement de la wilaya. Il qualifiera, selon une source crédible, le secteur de la santé de «malade». Une qualification, dont a fait déjà usage le ministre Amar Tou, lors de l'un de ses passages à Béjaïa alors qu'il officiait aux destinées de la santé publique il y a de cela un peu plus de deux ans. En fait, la colère du wali de Béjaïa trouve sa raison d'être dans la consommation des crédits qui, à moins de cinq mois de la fin de l'exercice 2011, ne dépasserait pas les 10,92% du montant accordé. Le taux de consommation des crédits était plus important à la même période l'an dernier, a fait remarquer dans la foulée le chef de l'exécutif qui a lancé une mise en garde au directeur des transports. Un secteur marqué, selon les propos du wali, par une «anarchie» et un retard inexpliqué quant à l'élaboration du nouveau plan de circulation dans la ville. De plus, les secteurs des travaux publics et de l'habitat n'étaient pas en reste puisque eux aussi connaissent une faible consommation de crédits, ne dépassant pas les 7% de l'enveloppe accordée. Des explications ont été par ailleurs demandées à propos des retards accusés dans la réalisation des projets inscrits et lancés, comme certains établissements scolaires, la trémie d'Aâmriw, etc. «Avec ce rythme, les délais ne seront pas respectés», a-t-il indiqué avant d' «avertir» son exécutif sur «le non-respect» de l'échéance du quinquennat 2010 2014. Il y a lieu de souligner que sur les 42 milliards de dinars accordés dans la cadre de ce quinquennat, à peine 4,4 milliards de dinars sont consommés. Certains secteurs comme la PME/PMI, et la formation professionnelle n'ont consommé que 0,66% des crédits alloués au titre de l'année en cours. C'est dire la stagnation qui singularise le développement dans la wilaya de Béjaïa. Une stagnation qui est illustrée par les nombreuses manifestations de rue enregistrées tout au long de l'année. Des manifestations qui traduisent, on ne peut mieux, l'état de déliquescence qui caractérise la région de Béjaïa. Lors de leurs interventions, les directeurs de l'exécutif ont imputé ces retards au manque de coordination entre les différentes parties intervenantes dans la réalisation de projets. Aussi, il est exigé désormais des directeurs de l'exécutif d'établir des comptes-rendus et des rapports mensuellement.