Après la radio, il est aujourd'hui la vedette incontestée du petit écran grâce à l'émission Saraha Raha. Une douche, à son tour, s'imposait... L'Expression: On connaît Sofiane l'animateur radio et maintenant télé, mais qui est au fond Sofiane ? Votre parcours... Sofiane: J'ai deux émissions radio à El-Bahdja, l'une sportive, l'autre musicale. Je suis né en 1971. Je suis marié, j'ai une fille. Je suis rentré à la radio fin 1996 comme vacancier payé au cachet. J'ai d'abord travaillé à Ratio Mitidja dans le cadre de la programmation. Sur le plan des études, je n'ai pas eu mon bac en 1989. Après, je l'ai repassé. J'ai fait en même temps des études en comptabilité bancaire grâce à des connaissances... je suis rentré à la radio. Après Mitidja, j'ai été contacté par l'ex-directeur Mohamed Toualbi de Radio Bahdja, j'ai fait un truc de remplacement. Comme je suis quelqu'un qui n'a pas le trac et que je prends tout à la légère, donc, ça a marché. J'ai ensuite proposé une émission et depuis, ça continue... De la radio à la télé. Comment s'est effectuée la transition? J'ai déjà eu une expérience télé qui n'a pas vraiment marché en vérité mais qui a été bénéfique pour ma carrière. En 1997, j'avais proposé Top El-Bahdja, une émission qui avait accroché les gens pour l'audace que ceux-ci m'ont attribuée, pour ma façon d'animer qui était différente de celle des autres animateurs. En 1999, le réalisateur d'Ibtissama, Noureddine Tifoura, m'a proposé de remplacer Bessam. J'ai compris un peu tard qu'il ne fallait jamais faire ça, à savoir remplacer quelqu'un dont l'émission marche bien. Mais ce n'était pas encore ce que je voulais. J'étais simple animateur. J'ai fait une autre émission avec le même réalisateur avec le même principe: une simple présentation de chanteurs sur un plateau et c'est tout, avant d'arriver à Saraha Raha. Justement Sofiane, pour vous qu'est-ce qui est mieux, la radio ou la télé? Je suis toujours accroché à la radio. j'y prends beaucoup plus de plaisir, quoique «franchement» je prends aussi du plaisir aussi à la télé. Pourquoi? Parce que le concept a été bien digéré, quelque chose de décontracté, léger, réel, vrai, ce n'est pas faux. A la radio c'est pareil. L'avantage, on peut parfois aller plus loin en abordant des sujets plus importants. Quel est l'artiste qui vous a le plus marqué parmi la pléiade d'invités célèbres que vous avez reçus dans votre émission? Il y a ceux qui m'ont marqué, d'autres qui m'ont déçu...Pour l'émission du réveillon qu'on enregistre demain pour le 2 janvier, je citerai les noms de ces gens-là. Pourquoi s'en cacher? Certains nous ont déçus sur le plateau, d'autres qu'on a invité et qui ont refusé de venir en donnant comme arguments des prétextes bidons, faux. Ce sont cinq personnes et je dirais même les raisons invoquées. Cinq personnes censées être des têtes d'affiche. Pour dire vrai, en Algérie, quelqu'un qui passe à la télé c'est comme s'il passait par une agence de publicité, c'est le meilleur des meilleurs...Ce n'est pas remettre les gens à leur place parce que qui suis-je pour le faire? Nous, on invite des personnes, même des «ânes» on leur signifie ce qu'ils valent de façon claire mais pas méchante. On dit que Sofiane a pris la grosse tête. Je ne pense pas. La première chose que mon producteur m'a dite c'est attention à la grosse tête. Je ne sais pas ce que c'est. On vit en Algérie, nous ne possédons pas le star-system. Tout le monde me connaît, je fais mes courses au marché, j'habite dans un quartier populaire... Nonobstant le fait que vous travaillez à la radio, donc vous fréquentez certaines vedettes, mais dans votre émission, vous avez tout de même invité certaines personnalités à l'image de Khaled, Billal. Quels ont été vos sentiments? J'ai la chance d'avoir à peu près le même âge que celui des stars actuels, c'est-à-dire nous sommes de la même génération. Même à l'extérieur, nous partageons les mêmes affinités. Bien sûr quand on reçoit des grands chanteurs comme Khaled, moi je tétais mon biberon quand il chantait, je l'ai vu à la télé, j'ai grandi sur sa musique, ses clips. Et un jour, tu le reçois dans ton émission ! Je ne peux vous décrire mon émotion. C'était atteindre le sommet. Les gens apprécieront Khaled dans mon émission et dans d'autres, puisqu'il est simple. Il discute avec vous le plus normalement du monde. Quel artiste souhaiteriez-vous un jour recevoir sur le plateau? Amar Ezahi. Je l'adore. C'est un gars qui a coupé avec les médias. J'aurai ainsi en face de moi mon idole. C'est l'artiste que j'aimerai inviter et recevoir sur le plateau. Le fait aussi, peut-être d'avoir invité beaucoup de chanteurs de raï qu'on n'a pas l'habitude de voir à la télé. Une première donc. C'est une tactique. C'était voulu. Quelque part c'était notre petite issue de secours. C'était prémédité d'inviter des gens comme ceux-là à un tel moment. Les trois premiers mois il fallait inviter des têtes d'affiche pour faire connaître l'émission. Ces derniers, dans le monde entier, ne peuvent provenir que de la musique ou du monde sportif. Et bien on a fait ça. Ramener Lakhdar Belloumi qui vous dit en 1986, il y avait du piston, personne ne l'avait dit ou fait auparavant. Cela accroche car il a parlé avec son coeur. Billal a toujours refusé de faire des plateaux télé. C'est son premier. Moi, si je ne le connaissais pas très bien, il ne serait pas venu à l'émission. Pour certains, on est obligé de débourser de l'argent pour les ramener, quelquefois, comme cela se passe dans le monde. Pour Billal et Khaled cela n'a pas eu lieu. Ils sont modestes. Ils partent en France, ils «prennent» de l'argent, c'est une loi connue dans le monde. Les gens ne savent pas que Billal est venu gratuitement! Il n'a rien demandé. Qu'est-ce qui fait le succès de votre émission d'après vous? La simplicité, la légèreté des sujets et la façon très abordable de communiquer. Le quiz, un moment très fort de l'émission. Que préférez-vous, la télé d'avant ou d'aujourd'hui? C'est ma douche ! La télé d'aujourd'hui, pas celle qui commençait à 16 heures et se terminait à minuit. La musique de maintenant ou d'avant? La musique d'avant...