Maître Farid Khemistia a déclaré que «Hocine Ait Ahmed est l'un des plus grands parmi les héros de notre glorieuse révolution». Le décès du dernier chef historique, Hocine Ait Ahmed continue à primer sur toute l'actualité algérienne. Le constat est de visu perceptible en feuilletant les journaux algériens ou encore en zappant les chaînes de télévisions algériennes. Ainsi, l'information de son décès à peine tombée a mobilisé l'ensemble des rédactions réquisitionnant leurs journalistes jusqu'à des heures tardives. Ouvrant le bal, le quotidien national de L'Expression a consacré un dossier entier cernant, la nuit sous toutes ses facettes, la vie et la carrière politique du défunt. «Il fait partie de ces hommes sans qui l'Algérie ne serait pas indépendante», titrait en gros caractère L'Expression dans sa Une tout en ouvrant ses colonnes à la vie politique du défunt. L'Expression a également évoqué le rôle qu'il a joué en militant pour l'Indépendance nationale pendant l'occupation coloniale. Comme il a évoqué la vie politique de «Zaîm» durant la période post-indépendance et sa «hargne» pour la construction de la démocratie. «L'Homme du siècle algérien», titrait le quotidien El Watan dans son édition de vendredi en évoquant, lui aussi, la vie de l'homme qui a consacré 70 ans de sa vie au militantisme. Plusieurs autres canards francophones n'ont pas omis de souligner que «Hocine Ait Ahmed n'a, durant toute sa vie, pas manqué de prendre position dans les sujets de pointe en appelant à la sagesse». «Les intérêts de l'Algérie doivent primer sur l'esprit partisan», ont relevé plusieurs journaux. «Dda Lhocine a vécu et décédé en tant qu'opposant», a titré le quotidien arabophone Echourouk dans son édition de jeudi. Idem pour les médias lourds qui ont consacré leurs ondes à l'oeuvre riche et enrichissante du défunt. C'est le cas de la chaîne Ennahar TV qui a, pendant de longues heures, consacre son programme à l'ex patron du premier parti de l'opposition, le défunt Hocine Ait Ahmed. Le journal électronique Tout sur l'Algérie, est revenu sur le vibrant hommage rendu par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au défunt en adressant un message de condoléances à sa famille et à ses proches. Le président de la République a écrit dans sa lettre que «l'un des grands hommes de l'Algérie, un éminent militant et un dirigeant historique hors pair, le moudjahid Hocine Ait Ahmed, vient de nous quitter, puisse Dieu Le Tout-Puissant l'accueillir en Son Vaste Paradis aux côtés de ceux qu'Il a comblés de Ses bienfaits et entourés de Sa grâce éternelle». Il écrit encore «je ne saurais me consoler de la disparition de cet homme fidèle à sa patrie, soucieux de l'unité de sa nation, courageux dans ses positions, attaché à ses principes, affable, constructif dans ses critiques, digne dans son opposition à l'égard de certains responsables dont il contestait le mode de gouvernance et la méthode de gestion. Un homme qui se refusait à la surenchère et aux compromissions lorsqu'il s'agissait de questions cruciales intéressant sa patrie». En plus de ses condoléances qu'il a présentées à la famille et aux proches de Hocine Ait Ahmed, le président de la République est longuement revenu sur le rôle de premier ordre joué courageusement par Hocine Ait Ahmed avant, pendant et après la guerre de Libération nationale. «Ni moi ni le peuple algérien, ni l'Histoire n'oublierons le regretté Hocine Ait Ahmed qui s'était dévoué pour son pays, qui est resté fidèle à son peuple et a honoré le serment», relève-t-on de la lettre du président de la République. TSA est, dans un autre article, revenu l'hommage rendu par les sportifs algériens à la mémoire du défunt en observant une minute de silence dans tous les matchs ayant abrité les compétitions sportives nationales. Les Oranais, qu'ils soient journalistes, syndicalistes ou avocats, placent la personne de Hocine Ait Ahmed à sa juste valeur en ne lui reconnaissant que du bien, lui qui n'a pas manqué de plaider pour l'Algérie unie et indivisible. «Hocine Ait Ahmed est une icône, qui ne se renouvellera pas, de l'histoire algérienne contemporaine», dira Salah Bechra Fellag du journal Echourouk du bureau d'Oran ajoutant que «Dda Lho, qui a consacré toute sa vie au nationalisme, s'est construit une gloire en luttant contre le colonialisme». Dans son opposition, dira Salah Fellag, «Hocine Ait Ahmed a marqué de ses empreintes une épopée marquée par un militantisme sincère et efficace. «L'Algérie pleure la perte de l'un de ses piliers, en l'occurrence Hocine Ait Ahmed». Le journaliste Ait Saidi Ahcen dira que lui aussi tout ému que «Dda l'Hocine est et restera un monument de l'identité amazighe et un chantre de la démocratie que beaucoup de ses ennemis pleurent avec des larmes de crocodile. «La perte du dernier des Mohicans», dira le syndicaliste Farid Bentouati. Et Me Farid Khemisti, neveu du défunt Premier ministre des Affaires étrangères de l'Algérie indépendante, Mohamed Khemisti, d'affirmer que «Hocine Ait Ahmed est l'un des plus grands parmi les héros de notre glorieuse révolution, à l'instar de Larbi Ben M'hidi, Abane Ramdane et de tant d'autres authentiques, attaché viscéralement à l'Algérie, à la démocratie et aux droits de l'homme. «Il est resté fidele à ses principes jusqu'à sa mort. Sa rectitude morale, sa fidélité à ses nobles principes pas toujours bien compris est la marque des grands révolutionnaires», a-t-il ajouté. «Repose en paix Dda L'Ho, le combat pour une Algérie libre et démocratique continue», a-t-il conclu.