M.Mohamed Cherif Abbas, ministre des Moudjahidine, a affirmé, hier, sur le plateau de l'Entv, que la nationalité algérienne n'inclut pas parmi ses rangs la catégorie des harkis établis en France où ailleurs dans le monde. «Ces gens ne sont plus des Algériens», a-t-il lâché sur un ton catégorique. La déclaration du ministre des Moudjahidine se veut une décision officielle de l'Etat en rapport avec le devenir des harkis dans le contexte, notamment, de la réconciliation nationale, fer de lance de la stratégie du président de la République. «Les harkis ne sont pas concernés par le projet de la réconciliation nationale», enchaînera, sur le même ton, Mohamed Cherif Abbas. Sur un autre chapitre, celui de la catégorie des pieds-noirs qui, indique-t-on, ont engagé un avocat pour récupérer leurs «biens» en Algérie, le ministre des Moudjahidine dira que «l'Algérie est une patrie souveraine qui appartient aux Algériens, et à eux seuls». Par cette déclaration, Mohamed Cherif Abbas a balayé d'un revers de la main les chances allant dans le sens de l'aboutissement de la requête des pieds-noirs. Ainsi, selon le ministre, «les biens» que réclament aujourd'hui les pieds-noirs, notamment en terres et en bâti immobilier, étaient à l'origine une propriété des Algériens. «Les pieds-noirs, ce sont eux qui ont spolié les Algériens de leurs terres et maisons», a souligné le ministre des Moudjahidine. Concernant l'épineuse question des faux moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas trouve que cette problématique, dont la solution ne peut être que l'oeuvre de l'ONM, est «surdimensionnée» par la presse nationale. Le représentant du gouvernement s'est abstenu de donner le chiffre des faux moudjahidine, des moudjahidine authentiques et même de ceux qui ne bénéficient pas des privilèges que leur accorde l'Etat en vertu de la Constitution. Par ailleurs, sur le retard pris dans la désignation du nouveau SG de l'ONM issu du 10e congrès tenu au début de ce mois, Mohamed Cherif Abbas dira que cette Organisation est actuellement affairée à établir ce nouveau règlement intérieur ainsi que son programme d'action. Enfin, le ministre a annoncé que pas moins de 150 rencontres seront organisées à travers tout le pays. Ces manifestations, qui regrouperont les moudjahidine et les historiens, s'enrichiront de nombreux témoignages vivants et authentiques dans le cadre de la nécessaire réécriture de l'histoire.