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Haro sur les tripots
BEJAIA
Publié dans L'Expression le 19 - 12 - 2004

Les comités de village, qui jadis, verbalisaient rien que pour une consommation, en sont arrivés à regarder sans pouvoir agir.
Les services de la Gendarmerie nationale de Béjaïa ont procédé la semaine passée à la fermeture de plusieurs bars et débits de boissons alcoolisées clandestins sur la route nationale 12 menant vers Boulimat. Cette opération, première du genre depuis l'avènement des troubles dans la région, a permis la saisie de plus de 10 000 bouteilles de vin et de bière. Cinq personnes ont été arrêtées et seront présentées prochainement devant le parquet. Dans la région de Sidi Aïch, ce sont les services de police qui ont fait de même dans la commune de Tibane où deux bars clandestins ont été fermés récemment. Il était temps.
Depuis que des citoyens ont tiré la sonnette d'alarme, à travers notamment tadjmait ou les comités de village, le mal s'est enraciné. la clochardisation sous toutes ses formes a gagné au fur et à mesure jusqu'aux villages, même les plus reculés. Drogue, alcool et maintenant un début de prostitution constituent les maux les plus répandus dans les quatre coins de la wilaya. La drogue et l'alcool sont les premiers fléaux à s'y installer en toute impunité. Leur consommation touche la totalité des localités au su et au vu de tout le monde, les -joints-, comme on a l'habitude de dire dans le jargon inhérent à ce mal, sont cédés aux -habitués- sans aucune gêne.
Les débits de boissons foisonnent. Les comités de village, qui jadis, verbalisaient rien que pour une consommation, en sont arrivés à regarder sans pouvoir agir l'alcool et la drogue se vendre sous leur nez. Il suffit de constater les emballages de bière jonchant les bas-côté des routes et parfois les chaussées pour se rendre compte de la propagation de ce fléau des temps modernes. Quant aux autres délits tels que le vol, les agressions et les rackets, ils sont courants. Les villes et les grands centres urbains ne sont pas épargnés pour autant malgré la présence des services de sécurité. Cependant, ce qui inquiète les citoyens reste la prostitution.. D'aucuns jugent que l'avancée de ce fléau est due, notamment, à la prolifération de bars et de lieux de débauche. Récemment, un réseau de prostitution a été démantelé par les services de sécurité dans la commune de Seddouk. Cinq femmes maquerelles ont été interpellées et placées sous mandat de dépôt.
Les investigations entreprises par la Sûreté urbaine à la suite d'enlèvement d'une collégienne ont abouti à ce résultat que d'aucuns ne croient possible dans la région, pourtant loin des localités infestées de bars et de discothèques. En effet, la pratique du plus vieux métier du monde est courante aux bords des importantes routes de la wilaya à l'intérieur de voitures luxueuses sous les yeux des passants.
Même si le mal existait bien avant les évènements de Kabylie, il reste que depuis trois ans, ces fléaux sociaux se sont multipliés considérablement devant l'impunité régnante. Il était donc temps de se ressaisir afin de freiner la propagation de ces fléaux qui mettent à mal jusqu'à la structure sociale.


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