De l'ordre sera mis dans le secteur De même que les ventes opérées au cours des deux dernières années, les déclarations fiscales et des bénéfices seront pris en compte. Explication... Les concessionnaires fraudeurs ont du souci à se faire! Abdessalem Bouchouareb commence la nouvelle année comme il a terminé la précédente: déterminé à remettre de l'ordre dans le secteur de l'automobile. En effet, le ministre de l'Industrie et des Mines était, hier, l'invité du forum économique du quotidien gouvernemental El Moudjahid, l'occasion pour lui de rappeler que l'assainissement de ce secteur sensible qu'est l'automobile n'était pas encore fini. Dans ce sens, il fait savoir que son département est le premier à avoir finalisé les licences d'importation qui le concernent, à savoir le rond à béton, le ciment et bien entendu l'automobile. «Ces licences vont bientôt entrer en vigueur. Pour ce qui est de l'automobile, nous avons lancé une étude pour avoir une meilleure visibilité sur le marché des véhicules en prévision de leur instauration», a-t-il indiqué en soulignant que cette étude était la basse sur laquelle s'appuiera l'attribution de quotas. Il a, alors, fait savoir qu'il était, désormais, pris en considération non seulement les ventes opérées par les concessionnaires au cours des deux dernières années mais aussi les déclarations fiscales et des bénéfices. «Pour être juste avec tout le monde on a pris en considération la moyenne des deux dernières années que l'on a divisé par deux», a-t-il fait savoir. «Mais pour être encore plus juste avec les concessionnaires qui jouent le jeu, on a mis en place des coefficients pénalisant les bilans fiscaux négatifs, sachant que certains concessionnaires déclarent des bilans déficitaires alors qu'ils réalisent des chiffres d'affaires importants. Un autre coefficient prendra en considération ceux qui ont essayé de booster leurs quotas en important l'année dernière beaucoup plus que d'habitude», a-t-il poursuivi. Abdessalem Bouchouareb a dans ce sens fait savoir que son département communiquera la semaine prochaine à chaque concessionnaire le quota de voitures qu'il pourra importer. «Il faut qu'il sache qu'on ne joue pas. Le quota pour les véhicules sur l'année 2016 se fait à partir du 1er janvier en cours. C'est-à-dire chaque véhicule importé depuis vendredi dernier sera comptabilisé dans ce quota», a-t-il soutenu avec colère. Le ministre de l'Industrie et des Mines se félicite toutefois de la baisse des importations des véhicules. «On l'a baissé de 2,559 milliards de dollars et de 140.000 unités en 2015 par rapport à l'année 2014», s'est-il réjoui. En 2014, la facture des importations de véhicules s'était établie à 6,34 milliards de dollars avec 439.637 unités importées, rappelle-t-on. Ce qui signifie que la facture des importations de véhicules s'est établie à 3,781 milliards de dollars en 2015, soit une baisse de 40,3% par rapport à 2014, tandis que le nombre des véhicules importés a baissé de l'ordre de 32%. Bouchouareb a tenu à faire remarquer que la baisse était plus importante en valeur qu'en nombre. «Les contrôles que nous avons instaurés ont permis aux véhicules d'être payés à leur vraie valeur. Les baisses enregistrées témoignent de ce qui se passe...», rétorque-t-il avec un sourire malicieux en faisant référence à la surfacturation. Par ailleurs, il a indiqué que les négociations avec les constructeurs Peugeot, Fiat, Iveco et Hyundai camions pour la mise en place d'unités de production en Algérie connaissaient «un bon état d'avancement». «Nous sommes également en discussions avec un partenaire iranien, tandis que Nissan a exprimé son souhait de s'installer en Algérie», a-t-il réaffirmé. Concernant le constructeur allemand Volkswagen, M. Bouchouareb a affirmé que «tout porte à croire que cette marque a pris la décision d'ouvrir une usine de montage en Algérie après avoir hésité pendant une certaine période». Abordant également le secteur minier, il a fait part d'une nouvelle étude sur un échantillon de minerai du gisement de fer de Gar Djbilet (Tindouf) après celle réalisée récemment par un laboratoire canadien sur le même gisement. De surcroît, des opérations d'exploration minière sont également prévues au niveau de la zone frontalière avec le Niger. Durant son intervention, le ministre a évoqué une opération, actuellement en cours, qui vise à évaluer la situation des entreprises privatisées dans le cadre de la loi 2001-04. Selon lui, 50 entreprises sont concernées par cette opération qui a pour objectif de vérifier si les repreneurs avaient effectivement respecté leurs engagements: «Si nous constatons que des entreprises n'ont pas respecté leurs engagements, nous n'hésiterons pas à reprendre les entreprises privatisées», a-t-il avisé. Jusqu'à maintenant, a noté le ministre, il n'a été relevé que deux à trois entreprises qui n'ont pas respecté leurs engagements. «Elles auront à faire à moi..», a-t-il conclu d'un air très menaçant... Répondant aux rumeurs qui le placent à la tête du gouvernement «Je suis passionné par mon secteur» C'est avec beaucoup de diplomatie que Abdessalem Bouchouareb a répondu aux rumeurs qui le placent à la tête du gouvernement. Parlant de lui à la troisième personne, il indique que «le ministre de l'Industrie et des Mines voue une passion fougueuse à son secteur». «Aucune autre mission ne pourra le faire substituer à celle de ministre de l'Industrie et des Mines», a-t-il souligné avant d'entamer un véritable poème pour ce secteur dont il semble amoureux. «J'ai toujours rêvé que mon pays soit une terre d'industrie et de mines. Y a-t-il plus noble comme objectif?», rétorque-t-il. «Le poste de chef de l'Exécutif fait certes rêver mais pour le moment je suis concentré sur mon objectif de doter mon pays d'une industrie solide», conclut-il en laissant la porte ouverte à ce poste de prestige...