Cet acteur majeur du ferroviaire n'a pas gagné seul, mais au sein de consortiums et avec des partenaires algériens bien connus comme Cosider et l'Etrhb. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier à l'hôtel Sofitel d'Alger, M.Henry Bussery, directeur général d'Alstom Algérie a indiqué qu'à l'issue d'un contrat signé en juillet dernier avec la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf) Alstom fournira à l'Algérie 17 trains de type Coradia Polyvalent. Ces trains bénéficient des dernières innovations technologiques qui allient confort, performance et protection de l'environnement. «Le premier train sera livré à la Sntf dès janvier 2018», a-t-il fait savoir en mentionnant que ces véhicules sont hybrides car étant électriques et Diesel à la fois. Roulant à une vitesse de 160 km/h, le Coradia peut basculer de l'électrique au Diesel en gardant la même vitesse. La valeur de cet important contrat est de l'ordre de 196 millions d'euros. Ce modèle déjà adopté par la Sncf sera alors exporté pour la première fois et sera adapté aux spécificités du climat algérien, a, par ailleurs, expliqué le même responsable. Notons qu'Alstom a arraché ce contrat, décrit d'important, à la faveur d'un appel d'offres international. En présentant le bilan des activités d'Alstom en Algérie, le même intervenant a fait part d'une année 2015 particulièrement fructueuse et dynamique et a cité des perspectives ambitieuses pour l'année qui s'annonce. Actif depuis plus de 30 ans dans notre pays, Alstom s'inscrit sur le long terme et confirme désormais, sa place d'acteur de référence du transport ferroviaire au niveau international, mais également en Algérie, a encore souligné M.Bussery. Les projets d'infrastructures déterminants qui ont abouti en 2015, et d'autres qui ont été conclus et devraient voir le jour dans les prochaines années, sont autant de preuves de ce succès, a-t-il fait savoir. L'autre grande actualité abordée par M.Bussery est l'usine Cital à Annaba, laquelle est dédiée au montage et à l'entretien des rames de tramway Citadis en Algérie. Fruit du joint-venture entre Alstom, Ferrovial et l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA), Cital emploie aujourd'hui 200 personnes qui assemblent et testent les rames de tramway à Annaba et assurent également la maintenance des systèmes tramways d'Alger, Oran et Constantine (rames et infrastructures). «Notre ambition pour Cital est de développer son activité et de l'étendre aux trains régionaux et à l'exportation», a indiqué Henri Bussery. Et d'ajouter: «Cital, forte de son expérience pourrait offrir en consortium, avec Alstom Algérie notamment, des systèmes tramway 'clé en main'' à de grandes villes africaines comme Yaoundé (Cameroun) ou Dakar (Sénégal). Cela permettrait de pérenniser l'activité et les emplois au sein de l'usine.» «Notre objectif pour 2016 est de renforcer davantage nos collaborations avec les acteurs du secteur et les institutions publiques algériennes afin de poursuivre notre contribution au développement du transport et de l'industrie ferroviaire en Algérie. Les objectifs dans ce domaine sont importants et nous faisons tout ce qui est nécessaire afin de les atteindre», a-t-il ajouté. La présence d'Alstom en Algérie est des plus solides, a signifié l'orateur qui a rappelé, outre l'usine d'Annaba, un nombre de 400 employés à haute technicité, six sites de projets, trois centres de maintenance et une couverture géographique et physique dans l'ensemble du pays. «L'Algérie c'est 49 km en service, 48 autres km en construction, 32 stations et 98 rames en service. Bientôt plus de 200 rames seront en service. Tous les jours nous transportons plus de 300.000 passagers. Ce qui place l'Algérie en pole position au niveau mondial en termes de réseaux de tramway. En 2018 quand tous les tramways seront livrés l'Algérie sera dans le top 5 au niveau mondial en matière de tramway et de réseaux mis en service. Ceci dénote on ne peut mieux un réel savoir-faire qui existe en Algérie, notamment dans le système d'exploitation, la construction et la maintenance des systèmes de tramway dans ce pays», a-t-il étayé en ajoutant que ce savoir-faire est partagé par les partenaires d'Alstom comme EMA, ceux du génie civil et l'opérateur Setram. Dans une conjoncture économique plutôt difficile qui a vu nombre de projets gelés, M.Bussery a précisé que le métier du rail a ses particularités, et requiert de par sa nature des projections sur le long terme et un travail de longue haleine. «Libre aux autorités de décider de l'ordre des priorités», a-t-il déclaré à ce titre non sans citer par exemple un pool de financement avec éventuellement des garanties étatiques... «Nous avons un réel savoir-faire en matière de montage de financements»a-t-il dit dans la foulée de son intervention. Il a enfin rappelé la forte conviction qui anime Alstom et la volonté de ses équipes de parachever les chantiers en cours, comme par exemple la ligne 3 ou le tronçon de métro qui devrait longer la rocade sud d'Alger. Il a alors décrit une ligne sur viaduc qui devrait suivre le tracé de la rocade. Celle-ci répond au concept de métro aérien. «Ce choix est dicté par le gain de temps et d'argent qu'induit une faible implantation (pas de tunnels) et des matériaux légers.» «Son coût est de 30% moins cher. La réalisation est très esthétique et le véhicule peut être fabriqué rapidement. En termes de délais le gain est considérable», a-t-il instruit. C'est là un projet très utile et très pertinent et qui nous intéresse au plus haut point avec Cosider. Alstom a à son actif 6 milliards de dinars de chiffre d'affaires en Algérie ce qui représente 5% du chiffre global d'Alstom monde. Clairement l'Algérie est un pays majeur pour Alstom. L'approche joint-venture et transfert de la technologie rentrent en droite ligne avec la stratégie de ce géant mondial.