L'insertion de l'artiste-peintre boussaâdi dans le tissu culturel algérien, est le défi de ce musée. En janvier 2005, cela fera un an tout juste que Mme A. Merazka Hioum aura pris la fonction de directrice à la tête du Musée national Nasr-Eddine Dinet. Un musée qui, visiblement a gagné à être revalorisé grâce à cette femme dynamique, épouse par ailleurs de l'artiste-peintre Salah Hioum qui, par amour pour l'art, sont partis s'installer dans cette belle région de l'Est algérien. Lors de notre villégiature dans le chef-lieu de la wilaya de Boussaâda où nous nous sommes déplacés tout récemment pour suivre le tournage in live du film le Choix de Philippe Faucon, un passage par ce musée s'imposait, pour ne pas dire sacré. On ne vient pas à Boussaâda sans visiter l'endroit qui fait sa fierté et sa richesse. «Réputé» à l'abandon, le musée en un an, a connu un souffle de redynamisation incroyable grâce à l'actuelle directrice qui se donne à fond pour faire revivre ce musée, le seul espace culturel de la région. Ce dernier, grâce aux diverses activités qui se déroulent entre ses murs, qu'elles soient destinées aux enfants ou aux adultes, est en passe, si ce n'est déjà fait, de se transformer en un véritable centre de loisirs ou de maison de jeunes, à en juger par la forte affluence du jeune public, eu égard à la variété des manifestations qu'il abrite. En plus des deux expositions qui se sont déroulées cet été, l'une en mai et l'autre en juin, consacrées aux artistes plasticiens algériens confirmés et autres amateurs, qui suivent les traces de Nasr-Eddine Dinet, le musée qui bénéficie par ailleurs, du même statut que le Musée des Beaux-Arts d'Alger et donc du même budget, a ouvert cette année une bibliothèque pour adultes, a acquis un ensemble de tableaux algériens formant une collection jalousement préservée. Dans le cadre de la sensibilisation et la solidarité, le musée a eu l'ingénieuse idée d'organiser des rencontres d'artistes locaux dans les hôpitaux, en visite aux enfants malades. Le musée de Boussaâda, nous confie la directrice, a été littéralement pris d'assaut le mois de Ramadan dernier, lorsque cette dernière a convié les petits à exposer leurs dessins et autres travaux picturaux. Cela dénote, si besoin est, que le musée est une véritable bouffée d'oxygène pour les jeunes dans cette région, sevrée d'animations culturelles. Notre visite au musée coïncidait, à notre grande surprise, avec l'exposition d'un célèbre artiste-peintre tchèque surréaliste de son état, en sus d'une exposition collective de peintres algériens. Aussi, l'objectif du musée est de faire connaître certains artistes locaux, longtemps marginalisés et tenter à travers des expositions de trouver le moyen de les aider afin qu'ils puissent s'inscrire dans le contexte de l'art pictural algérien. Ceci est le souhait de la directrice, Mme Merazka Hioum, qui entend par là «le véritable défi que le musée veut s'imposer, c'est l'insertion de l'artiste-peintre boussaâdi dans le tissu culturel algérien». Une démarche qui part de l'intérêt particulier qu'accorde le musée à la création picturale en veillant à redynamiser ce secteur dans cette région. Pour ce faire, plusieurs projets figurent au planning du musée, dont un qui à coup sûr, constituera l'événement prochainement...