La cérémonie de signature Le financement du port-centre se fera grâce aux banques chinoises, l'emprunt sera de l'ordre de 3,5 milliards de dollars et se fera par étapes selon l'ambassadeur de Chine en Algérie. L'Algérie n'a pas encore inauguré officiellement le recours aux emprunts extérieurs pour maintenir le financement des grands projets structurants, une mesure introduite dans la loi de finances 2016. Cependant, c'est la société mixte sino-algérienne qui se chargera de la réalisation du grand port-centre, prévu sur le site d'El Hamdania à Cherchell (Tipasa) qui sollicitera le prêt auprès des banques chinoises, comme envisagé par le protocole d'accord signé hier à Alger entre les deux parties. «Il appartient à cette entreprise mixte algéro-chinoise de solliciter des prêts auprès d' une ou plusieurs banques chinoises», a déclaré hier l'ambassadeur de Chine à Alger, Yang Guangyu, lors de sa conférence de presse. De l'avis de Son Excellence l'ambassadeur, «le financement qui sera peut-être de l'ordre de 3,5 milliards de dollars se fera par étapes». «Si nous sommes disposés à répondre aux souhaits du gouvernement algérien dans ce sens, en revanche jusqu'à ce jour l' Algérie n'a pas encore sollicité de prêt auprès de l' Etat chinois», a-t-il indiqué.«Nous estimons qu'une coopération financière peut être envisageable, sachant que les autorités algériennes ont exprimé leur intention de le faire», a-t-il dit. A titre de rappel, la possibilité de contracter un prêt auprès de la Chine a été évoqué par les membres du gouvernement pour financer certains grands projets, compte tenu des faibles taux d'intérêt appliqués par la Chine et de la qualité des relations entre les deux pays. S'agissant de la coopération industrielle, il souligne: «Nous devons d'abord essayer de transcender le stade des échanges commerciaux pour passer à un partenariat industriel avec l'amélioration de l'environnement des investissements», a-t-il estimé, en prévoyant «la signature de plusieurs accords industriels pour faire face à la dépendance de l'économie algérienne aux hydrocarbures». Il souhaite que la Banque d'Algérie introduise un nouveau mode de paiement pour dynamiser la coopération financière. Il a évoqué dans ce contexte, la décision récente de la Banque d'Algérie d'effectuer en yuans le paiement des importations algériennes auprès de la Chine. Il souhaite également «l'amélioration du climat des affaires pour rendre l'Algérie plus attrayante pour les fonds d'investissement», mais il estime que «cela va prendre du temps car l'Algérie doit poursuivre ses efforts en matière d'amélioration de sa législation pour attirer des investissements étrangers, des efforts que nous suivrons et accompagnerons de très près». En réponse à la question de savoir pourquoi la Chine qui s'est hissée au premier rang des fournisseurs de l' Algérie, n'a pas augmenté le volume de ses investissements en Algérie, il précise: «Même si nous sommes disposés à acheter plus de gaz et de pétrole algériens, il faut dire que nous sommes confrontés à l'insurmontable difficulté liée à l'éloignement géographique. Et, au-delà de cette longue distance, l'Algérie ne propose pas d'autres produits.» Il a aussi souligné le fait que «pour se rattraper, la Chine essaye d'augmenter ses investissements, la preuve est que depuis quelques mois ces investissements ont tendance à augmenter dans une propension assez importante». D'ailleurs, poursuit-il «on a signé hier un protocole d'accord de réalisation et d'exploitation du port-centre». «La Chine tente d'accroître ses investissements et renforcer sa présence sur le marché algérien, notamment concernant les cimenteries, les énergies renouvelables... etc». Il a fait savoir que «pour les 11 premiers mois de l'année 2015, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays se situe entre 7 et 8 milliards de dollars». De plus, «ce chiffre qui concerne uniquement la partie continentale, n'inclut pas les échanges avec Hong Kong... etc», indique-t-il. Par ailleurs, il a estimé qu'«étant donné la conjoncture économique difficile, la main-d'oeuvre chinoise présente dans le secteur du BTP sera appelée à diminuer». «Nous sommes confiants en l'avenir économique et donc en la solvabilité de l'Algérie. Notre partenariat bilatéral pourra en profiter», a-t-il soutenu. Il a rappelé l'engagement du chef de l'Etat chinois qui a annoncé récemment, au sommet du Forum de coopération Chine- Afrique, des soutiens financiers pouvant aller jusqu'à 60 milliards de dollars dans les trois ans à venir, pour appuyer les projets de coopération économique, d'infrastructures ou industriels sino-africains. La Chine «travaillera avec l'Algérie pour identifier des projets pouvant entrer dans le cadre de ce programme», a-t-il précisé. Sur le plan international, il a souligné que «la Chine apprécie hautement les efforts inlassables, patients et le rôle incontournable de l'Algérie sur les dossiers du Mali et de la Libye».