Pour la seule commune d'Oran, les intempéries du samedi 10 novembre ont provoqué le sinistre de 1 064 familles dont les habitations précaires ont été dévastées par le déluge des eaux pluviales et les vents violents qui ont, rappelons-le, fait deux morts dans la wilaya. Pour parer au plus urgent, les services communaux de l'APC d'Oran et ceux des secteurs urbains ont recasé 172 familles dans les écoles, les crèches et les salles de sports. Seules 22 familles ont bénéficié de logements neufs à la cité USTO. Ils habitaient, avant la journée fatidique, dans les taudis de Haï El-Maqqari (ex-St-Eugène) qui compte un nombre important de logements vétustes. Aussitôt recasées, une autre opération est menée pour évacuer d'autres familles du même quartier (rue Littré) vers la crèche de Delmonte. Au total, les services concernés ont recensé 571 habitations menaçant ruine et présentant un danger imminent pour les locataires. «Pour le seul quartier populaire d'El-Hamri, pas moins de 60 familles logeant dans des maisons appartenant à des privés, sont sur le point de s'écrouler», devait signaler le délégué du secteur urbain, M. Abderrahmane. Pour M.Keroum, directeur au secrétariat général de l'APC d'Oran chargé de coordonner les opérations, «le nombre de sinistrés augmente chaque jour en sachant que nous restons vigilants pour écarter les faux sinistrés qui prolifèrent dans de pareilles circonstances. Quand une famille est évacuée, la maison ou l'immeuble est aussitôt démoli par les services techniques de l'APC en collaboration avec les services de la daïra pour ne pas revivre les expériences du passé», a-t-il relevé. Dans le quartier de Ibn Rochd, nous avons recasé 18 familles à l'école Boucetta, 22 autres à l'école Boukhdimi et deux dans celle de Bendenia-Fellouh, a expliqué le même responsable. Dans le quartier des Planteurs, 49 familles ont été placées à l'école Ghazali et dix autres à Sidi El-Houari dans les classes de l'école Menerville. S'agissant du décès de la fillette Benhalima Djamila (3 ans), il est dû à l'écroulement du mur d'une habitation au quartier des Planteurs (Haï Si Salah) où l'on a enregistré le plus fort taux de constructions illicites. Par ailleurs, un autre décès est signalé à Oued Tlelat, localité située à près de 30 km d'Oran. En d'autres termes, les quartiers les plus touchés par les intempéries sont ceux de Sidi El-Houari, les Planteurs, Ed-Derb, Carteaux, les Falaises (Haï Seddikia), Medioni et El-Hamri où, selon le même responsable, une seule pièce peut parfois accueillir une famille de douze personnes démunies. D'ailleurs, pour cette catégorie sociale, l'APC d'Oran a octroyé une allocation de 2.000 DA pour chaque famille nécessiteuse et offre quotidiennement dans les 16 centres ouverts durant tout le mois de Ramadan, à travers tous les secteurs urbains et au siège de l'hôtel de ville, quelque 2.000 repas chauds à la rupture du jeûne.