Les intempéries enregistrées dans la nuit de mercredi à jeudi ayant touché précisément les villes de Khemis Miliana et de Aïn Torki (hauteurs du Zaccar) ont encore une fois mis à nu les défaillances des pouvoirs publics face aux calamités naturelles. Pour rappel, ces villes et leur périphérie ont été balayées au moment de la rupture du jeûne par de violentes rafales de vent accompagnées de pluies diluviennes et de grêle. Du jamais vu dans la région, selon des témoignages. Les précipitations ont favorisé, comme il y a quelques jours, la montée des eaux, notamment dans les quartiers de Soufay, Dardara, la gare ferroviaire, la cité Jardins et surtout le quartier Soumâa où plusieurs maisons n'ont pas résisté au déluge. Ainsi, des familles ont tenté avec les moyens de bord d'épargner biens et personnes. Malheureusement, on déplore un mort dans la petite localité de Aïn Torki, sur les hauteurs du Zaccar, où une femme d'une quarantaine d'années a été emportée par les eaux d'oued Rihane en tentant de sauver ses enfants, ont affirmé des sources sûres. Un drame ayant suscité la colère des habitants de ce hameau exposé en permanence aux intempéries. Colère également des familles à Khemis Miliana où, dès le lendemain du déluge, des centaines de citoyens se sont rassemblés devant le siège de l'APC, fermant le route à la circulation et exigeant la présence du wali. La foule, composée essentiellement de femmes, s'est dirigée vers le siège de daïra. C'est dans une ambiance électrique proche de l'émeute que le chef de la daïra a écouté les doléances des protestataires. Le responsable lancera à l'assistance en colère que les demandeurs de logements devront attendre les conclusions de la commission en charge de ce dossier. Des propos qui ont fini par attiser davantage la colère des femmes qui ont quitté les lieux aux cris de « Allons squatter les logements du quartier Essalem » ! Les contestatrices, au bord de l'hystérie, certaines prise de syncope, sont tout simplement vautrées sur la voie publique à hauteur du siège de la daïra puis sur la RN4 qu'elles ont bloquée pendant une heure, provoquant un désordre total. Signalons l'absence du P/APC et des élus durant les événements. Ces derniers étaient montrés du doigt, la veille au niveau de l'APC, où plusieurs nécessiteux réclamaient le couffin du Ramadhan. A noter, par ailleurs et aux dires du chef de la daïra, que 50% des contestataires sont demandeurs de logements depuis des années alors que les pouvoirs publics tardent à libérer une liste de prébénéficiaires attendue depuis deux années. Autant de raisons ajoutées à une rentrée sociale exceptionnelle ayant coïncidé avec la rentrée scolaire, le Ramadhan et les premières intempéries, lesquelles, rappelons-le, avaient fait 3 morts au niveau de la wilaya de Aïn Defla. Avant-hier, la ville de Khemis Miliana en particulier offrait un spectacle apocalyptique avec des rues et avenues fermées à la circulation en raison des eaux boueuses, atteignant plus d'un mètre en plusieurs endroits. Un premier bilan fait état de 4 blessés, de plusieurs maisons détruites et d'une vingtaine de familles sinistrées.