A quelques jours de l'entrée dans le vif du sujet avec les primaires, la candidate démocrate, Hillary Clinton, brasse large La candidate démocrate à la Maison-Blanche Hillary Clinton a appelé dimanche soir les électeurs à préférer son expérience à l'idéalisme de son rival Bernie Sanders, qui a fait la tournée des campus ce week-end. «Je sais que certains d'entre vous font encore leur shopping. J'aimerais bien moi aussi... Mais j'espère convaincre certains d'entre vous cet après-midi», a plaidé Hillary Clinton dans un gymnase d'école à North Liberty. Les électeurs de l'Iowa lanceront le 1er février la saison des primaires pour la présidentielle de novembre avec des consultations nommées «caucus», et Bernie Sanders fait jeu égal avec l'ex-secrétaire d'Etat dans certains sondages. «Elle a tenu tête aux dictateurs les plus durs de la planète, et je n'ai aucun doute qu'elle s'opposera au Tea Party et au lobby des armes», a lancé Cecile Richards, présidente de la principale organisation de planning familial américaine, l'une des nombreuses organisations à avoir appelé à voter Clinton. Le message martelé par Hillary Clinton et ses proches est que son projet est plus réaliste que celui de Bernie Sanders, un «socialiste démocrate» qui a fait de la dénonciation des élites financières le coeur de son message. Il répète qu'Hillary Clinton a longtemps entretenu des liens proches avec de grands banquiers, et a même été rémunérée pour prononcer des discours chez Goldman Sachs. «Les revenus ont cessé d'augmenter. J'ai placé la hausse des revenus au centre de ma campagne», s'est-elle défendu dimanche. «J'attaque Wall Street depuis des années!» La démocrate a aussi insisté sur son expérience comme chef de la diplomatie américaine et son plan «très précis» pour vaincre l'EI. «La personne qui se trouve dans la salle de commandement doit être capable de peser les renseignements et les informations, de creuser dans les détails», a-t-elle conclu. Mais l'idéalisme de Bernie Sanders fait rêver une partie des démocrates. Dans un discours multipliant les «idées radicales» et les appels à une «révolution politique», il a rappelé aux étudiants de l'Université d'Iowa Nord à Cedar Falls, dimanche soir, qu'il était considéré comme un candidat marginal au lancement de sa campagne. «Mes amis, il s'est passé beaucoup de choses en neuf mois», a-t-il dit avec gourmandise. Pour balayer les doutes qu'auraient des électeurs à investir un gauchiste pour la présidentielle de novembre, il a récité les sondages qui le montrent battant Donald Trump par une plus grande marge qu'Hillary Clinton. «Dans une élection générale, les républicains gagnent quand les gens sont démoralisés et que personne ne vote», a-t-il expliqué. Or «une analyse objective ne peut que constater que l'énergie et l'enthousiasme sont de notre côté». «Nous ne pourrons gagner que si les jeunes se déplacent et vont voter», a-t-il insisté. Son discours était le huitième du week-end, et le troisième sur un campus. Il est «énorme» sur les campus, assure Caleb Cady, étudiant de 22 ans. «Tous mes amis sont pour lui. Il y avait un concert de rock punk pour Bernie l'autre jour, et tous les gens que je connaissais y étaient».