La guéguerre portait en réalité sur les deux postes de vice-président Le conflit est passé, mais l'interrogation demeure: où s'arrêtera ce conflit latent qui oppose le FLN au RND? La «crise» qui a sévi au niveau du Sénat depuis plusieurs jours a enfin trouvé son épilogue hier au terme d'un compromis entre le FLN et le RND. Les postes de deux vice-présidents sont revenus au profit du FLN et le RND s'est contenté d'un seul poste de vice-président. Les commissions se réuniront dans les quelques jours à venir pour désigner les noms des sénateurs qui occuperont les postes en question. «Nous sommes un parti au sein duquel le sens de l'Etat n'est pas un vain mot. C'est sur la base de ce principe sacré que nous entamons toutes nos démarches. C'est également sur cette base que nous sommes arrivés à un compromis sur la question des postes des vice-présidents», se console un sénateur du RND visiblement décontenancé par la tournure des événements qui ont sanctionné le bras de fer ayant opposé son parti au FLN. «C'est un juste verdict puisque de toutes les manières nous sommes les vrais majoritaires», affiche un autre sénateur du vieux parti. Depuis les élections de renouvellement qui se sont déroulées le 29 décembre dernier, la chambre haute du Parlement a sombré dans un blocage inédit. Un litige inextricable opposait en effet, le FLN au RND, portant sur la composante du bureau. Chaque partie y est allée de son interprétation du premier paragraphe de l'article 11 du règlement intérieur. De ce fait, l'installation officielle des vice-présidents du Conseil, des membres des bureaux des neuf commissions permanentes, les présidents des trois groupes parlementaires, constituant en somme les instances et organes d'organisation et de fonctionnement internes du Conseil de la nation, avait été reportée sine die à cause de ce désaccord entre les deux appareils du pouvoir. L'article 11 stipule dans son alinéa premier que «les représentants des groupes parlementaires dégagent un accord, au cours d'une réunion tenue à l'initiative du président du Conseil de la nation ou sur proposition d'un groupe parlementaire sur la répartition des postes de vice-présidents au sein de leurs groupes, sur la base de la représentativité proportionnelle (d'origine)». La guéguerre portait en réalité sur les deux postes de vice-président. Le règlement intérieur de l'institution stipulait que le parti majoritaire aura droit à ces deux postes. Le second parti aura un poste et le tiers présidentiel deux autres postes. Cette situation a paralysé le Sénat pendant des semaines et aucune plénière n'avait été organisée depuis le 29 décembre. Même le retour de Bensalah, après son hospitalisation en France, n'a pas amélioré la situation. Les choses allaient s'aggraver au fur et à mesure que l'échéance de la révision de la Constitution avançait, surtout que c'est au président de ce Conseil qu'échoit le rôle de présider la réunion des chambres parlementaires prévue au Club des pins pour promulguer la loi portant révision constitutionnelle. Il fallait y mettre fin. C'est ce qui s'est passé dans l'après-midi d'hier. Mais la question qui se pose avec insistance aux observateurs est: jusqu'où s'arrêtera ce conflit latent qui oppose le FLN au RND?