Lors des annonces de financement de la Banque européenne d'investissement au Maghreb, il est relevé un absent de taille: l'Algérie. Ce ne sera plus le cas. Dans une interview accordée à un média étranger, Román Escolano, vice-président de la Banque européenne d'investissement et en charge des activités de la banque au Maghreb, annonce l'arrivée imminente du premier prêt depuis des années. Au cours des 18 derniers mois, l'institution a ainsi accordé 500 millions d'euros de prêts aux PME en Méditerranée. Selon Román Escolano, l'Algérie a mis en place une politique restrictive par rapport à son endettement extérieur et la BEI maintient des relations tout à fait cordiales avec les autorités algériennes. «Nous continuons à discuter avec eux. Nous suivons avec beaucoup d'intérêt les discussions en cours entre l'UE et l'Algérie pour accroître la coopération dans plusieurs secteurs, y compris le secteur de l'énergie», a-t-il dit. Román Escolano a voulu assurer que la BEI va continuer à financer des projets importants comme c'est le cas en Tunisie où il a signé en septembre dernier une ligne de crédit de 50 millions d'euros avec Amen Bank pour aider les entreprises tunisiennes à vocation industrielle et commerciale. Pour l'instant, l'Egypte et la Tunisie demeurent les grands pays partenaires de la Banque en région méditerranéenne mais cela va changer avec le prêt accordé à l'Algérie. «Notre secteur d'intervention est très large: les infrastructures classiques, les infrastructures sociales (éducation, santé...) et les nouveaux financements au secteur privé», dit ce responsable. «Dans ces trois domaines, nous travaillons actuellement sur plusieurs projets intéressants au Maghreb. Ils aboutiront dans les prochains mois. Il s'agit notamment de financements du réseau routier tunisien, pour désenclaver l'intérieur du pays. La BEI peut aussi soutenir l'industrie automobile et les infrastructures ferroviaires avec des partenaires institutionnels et financiers.» Malgré les défis politiques et sécuritaires, les responsables de la BEI pensent néanmoins qu'il existe une possibilité d'élargir la coopération avec l'Union européenne grâce à un accord de libre-échange approfondi en préparation. La BEI croit à la croissance de la région et veut y contribuer notamment en finançant de grands projets, est-il ajouté. De son côté, Marion Hoenicke, chef de division opérations de prêts dans les pays voisins à la Banque européenne d'investissement, cette dernière veut soutenir de la façon la plus large possible et sous tous ses aspects le secteur privé en Méditerranée. Marion Hoenicke dit qu'elle travaille à renforcer les aides avec une large palette d'options de financement: prêts, garanties, capital-investissement, mais également services de conseil. Dans ses déclarations à la presse, elle souligne que le soutien aux entreprises et au financement des infrastructures vont ensemble. Le secteur privé a besoin d'infrastructures pour fonctionner, souligne-t-elle encore. Pour créer un environnement favorable à l'investissement et permettre au secteur privé de se développer, la BEI investit donc également dans l'énergie, les transports et les télécommunications, le capital humain et social, (hôpitaux, centres de recherche, logements sociaux...) et l'environnement. «Dans chaque ligne de crédit, nous abordons l'efficacité énergétique et le changement climatique», précise Marion Hoenicke.