Le président du FCE Il n'y a pas péril en la demeure. C'est du moins ce qu'a laissé entendre Ali Haddad qui s'est refusé à verser dans l'alarmisme en expliquant sa démarche. Le premier responsable du Forum des chefs d'entreprise, Ali Haddad, est revenu sur la nécessité de passer à la vitesse supérieure en diversifiant les moyens de financement des grands projets en déclarant jeudi à partir d'Oran «qu'il est temps de limiter le recours aux budgets de l'Etat pour financer des projets». Lors de la première édition de la rencontre baptisée au nom du «Rendez-vous de l'entreprise», organisée à Oran sous le thème «Project-finance en Algérie», Ali Haddad a ajouté que «jusqu'à présent, l'Etat finançait tous ses projets par le biais du Trésor public, mais actuellement l'Algérie est en train de se développer. Nous devons encourager l'investissement privé dans les grands projets, pour préserver les fonds du Trésor à d'autres projets structurants». Malgré la chute constante des cours du pétrole, Ali Haddad ne verse toutefois ni dans l'optimisme ni dans l'alarmisme. Pour lui, les solutions salvatrices existent, notamment pour attirer les financements, à commencer par le développement du partenariat public-privé. Pour Haddad, ce dispositif permet de servir comme moyen idoine le financement des grands projets en Algérie. Un tel mécanisme, ajoute Ali Haddad peut également «aller vers d'autres moyens comme le Project finance ou projet de financement». Pourquoi toutes ces recommandations? Il n'y a pas péril en la demeure. C'est du moins ce qu'a laissé entendre Ali Haddad sans tout de même verser dans l'alarmisme en expliquant sa démarche. Il souligne en ce sens que «la régression des prix de pétrole est une grande opportunité pour avoir une meilleure assise économique, compter sur soi-même, être plus productif et se tourner vers les jeunes et les encourager à être plus créatifs». Le président du Forum des chefs d'entreprise revient encore une fois sur la nécessité de mettre en valeur le savoir-faire algérien en énumérant les dispositifs mis en place dans le cadre de la dynamisation de l'économie nationale. Il dira en ce sens que «dans le souci de faire valoir la créativité et le savoir-faire des jeunes Algériens, nous avons créé un fonds d'investissement pour les projets des jeunes entrepreneurs». «Le financement de ces projets a dépassé 2 milliards de dinars», a-t-il affirmé avant de revenir, tout en la soutenant, sur la tranche juvénile mais aussi les universitaires investis dans l'entrepreneuriat. Ali Haddad est allé droit dans ses dires affirmant que «la force de ce pays repose sur les jeunes». Il souligne «qu'il est primordial de lever, un à un, les freins qui empêchent les jeunes d'oser entreprendre et de créer des passerelles entre l'université et le monde de l'entreprise, afin de faciliter l'intégration de futurs entrepreneurs». Dans cette démarche purement économique reposant sur l'investissement et à laquelle a adhéré le FCE, Ali Haddad a indiqué que «plus de 2 milliards DA ont été alloués par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) au financement de projets de jeunes entrepreneurs, à la faveur du Fonds d'investissement pour les jeunes promoteurs, Jil FCE». Le représentant du ministère des Finances et conseiller du ministre, Belgacem Aït Saâdi, a de son côté été très explicite dans ses propos en mettant l'accent sur l'importance de la diversification des moyens de financement. Dans son argumentation, il a soutenu que «le partenariat public-privé (PPP) et le projet de financement peuvent être perçus comme modes de financement alternatifs au mode classique». Là encore, le représentant du ministère français des Finances explique «le partenariat public-privé comme mode de financement alternatif». «Il ne doit surtout pas être perçu comme étant exclusivement dicté par une conjoncture particulière et donc forcément éphémère», a-t-il ajouté expliquant qu'«il s'agira de contribuer à acclimater, auprès de chefs d'entreprises et des communautés bancaires et financières, les formules les plus adaptées de financement de projets, tout en oeuvrant à comptabiliser le savoir-faire et les expériences en vue de tendre vers des formules graduellement plus sophistiquées». Le conseiller du ministre français indiquera qu'«il convient aujourd'hui de varier les modes de financement en s'orientant vers les modes les plus innovants afin d'assurer une meilleure allocation des ressources disponibles». «Ces formules de PPP et Project finance doivent être assises sur des projets concrets bien conçus bien menés et présentant de réelles opportunités économiques», a-t-il préconisé.