Un fond d'investissement a été crée par le Forum des chefs d'entreprises (FCE) pour les projets des jeunes promoteurs, avec une sommes dépassant les deux milliards de DA. Le président du FCE, Ali Haddad, a déclaré, jeudi à Oran, que «dans le souci de faire valoir la créativité et le savoir-faire des jeunes Algériens, nous avons alloué plus de deux milliards de DA au financement de projets de jeunes entrepreneurs, à la faveur du fonds d'investissement pour les jeunes promoteurs (Jil FCE). En marge de la première édition du «Rendez-vous de l'entreprise», organisée sous le thème «Project finance» (projet de financement) en Algérie, le même responsable a affirmé que la force de ce pays repose sur les jeunes. «Il est primordial de lever, un à un, les freins qui empêchent les jeunes d'oser entreprendre et de créer des passerelles entre l'université et le monde de l'entreprise, afin de faciliter l'intégration de futurs entrepreneurs», a-t-il insisté. Pour lui, la régression des prix de pétrole est une grande opportunité pour avoir une meilleure assise économique, compter sur soi-même, être plus productif et se tourner vers les jeunes et les encourager pour être plus créatifs. «Jusqu'à présent, l'Etat finançait tous ses projets par le Trésor public, mais actuellement l'Algérie est en train de se développer. Nous devons encourager l'investissement privé dans les grands projets, pour préserver les fonds du trésor à d'autres projets structurants», a-t-il déclaré. Toutefois, Ali Haddad a insisté sur l'impérative de diversifier les moyens de financement des grands projets, soulignant qu'il est temps de limiter le recours aux budgets de l'Etat pour financer des projets. Estimant, par ailleurs, important, de développer le partenariat public-privé comme moyen idoine de financement des grands projets en Algérie et aussi d'aller vers d'autres moyens comme le «Project finance» ou projet de financement. Pour sa part, le représentant du ministère des Finances et conseiller du ministre des Finances, Belgacem Aït Saadi, a mis l'accent sur l'importance de la diversification des moyens de financement, soutenant que le partenariat public-privé (PPP) et le projet de financement peuvent être perçus comme modes de financement alternatifs au mode classique. «Le partenariat public-privé comme mode de financement alternatif ne doit surtout pas être perçu comme étant exclusivement dicté par une conjoncture particulière et donc forcément éphémère», a-t-il déclaré. Et d'ajouter : «Il s'agira en effet de contribuer à acclimater, auprès de chefs d'entreprise et des communautés bancaire et financière, les formules les plus adaptées de financement de projets, tout en œuvrant à comptabiliser le savoir-faire et les expériences en vue de tendre vers des formule graduellement plus sophistiquées». De plus en plus d'entreprises françaises souhaitent investir en Algérie De son côté, le Haut responsable à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne, Jean-Louis Levet, a affirmé que de plus en plus d'entreprises françaises souhaitent investir en Algérie, précisant que «depuis ces deux dernières années, plus de trente projets de coproduction sont portés par des opérateurs des deux pays». Toutefois, il a estimé que la coopération algéro-française doit être davantage structurante afin de travailler ensemble sur les fondamentaux du développement économique comme la formation, la recherche, l'innovation et l'interface université/entreprise. Par ailleurs, Jean-Louis Levet a relevé qu'au-delà des relations humaines extrêmement denses, nos deux pays ont des intérêts communs, à savoir une Méditerranée prospère et sécurisée. Il rappelle que «30% du commerce mondial passe par la Méditerranée, l'essentiel du commerce entre l'Europe et les Etats-Unis et l'Europe et la Chine, ainsi que «40% des ressources touristiques dans le monde, c'est aussi au sein de la méditerranée». Jean-Louis Levet qui a qualifié de complémentaires les atouts des deux pays, a noté que «la France jouit d'une excellence reconnue aux plans scientifique, technologique et industriel, tandis que l'Algérie recèle de compétences humaines importantes maîtrisant parfaitement nombre de disciplines telles que l'informatique et les mathématiques qui sont essentielles pour se saisir de la transformation numérique». «Ces atouts complémentaires gagneraient à être valorisés davantage dans le cadre d'une coopération structurante et d'une stratégie définie par des axes prioritaires», a-t-il estimé, insistant notamment sur la montée en qualité de la formation en lien avec les objectifs du développement économique de l'Algérie, le développement des infrastructures technologiques d'appui aux petites et moyennes entreprises (PME) algériennes, et le partenariat de coproduction. Le même responsable a précisé qu'il y a une relation de confiance entre l'Algérie et la France qui doit être renforcée pour viser l'excellence, et «c'est aussi à nous Français d'être à la hauteur des attentes de nos amis algériens».