Sur initiative de l'Association d'amitié et de coopération algéro-autrichienne et en collaboration avec les autorités locales, s'était tenue, jeudi à la salle de conférences du centre culturel Bounaâma Djilali à Blida, une conférence-débat sous le thème L'islam en Autriche : de l'héritage des Balkans aux défis actuels, animée par le Dr Karin Kneissl, enseignante en relations internationales à l'Académie diplomatique de Vienne et également dans des universités de Slovénie et du Liban. La conférencière, qui était intervenue devant un parterre composé en premier lieu, des présidents de l'APW et de l'APC, des cadres locaux, des enseignants et des chercheurs, a axé son thème sur trois points : les états de faits et histoire, l'Islam en tant que référence d'identité et enfin le modèle autrichien sur l'institutionnalisation de l'Islam. Ce sont les événements aux Pays-Bas, à la suite de l'assassinat du metteur en scène, Théo Van Gogh, un musulman néerlandais, et leurs répercussions en Autriche comme ailleurs, qui ont surtout inspiré l'auteur dans le but de chercher à en atténuer les effets, à mieux aider à insérer la communauté musulmane dans ce pays et à en faire un facteur de rapprochement avec les peuples du monde musulman. D'emblée, Mme Kneissl posa cette problématique devenue incontournable: comment faire en sorte pour que l'explosion des sentiments antimusulmans et les attaques contre les mosquées et églises ne se répètent plus en Autriche. Pour en arriver là, la conférencière a, durant presqu'une heure, tenté de donner une idée sur la genèse historique et donc juridique de la communauté musulmane en Autriche avant d'analyser également la situation des musulmans dans le contexte actuel. Elle devait notamment attirer l'attention sur le danger du développement du phénomène d'une société parallèle, marquée par la tendance des musulmans autrichiens de se replier sur eux-mêmes. Pour ce faire, elle plaida pour une participation plus active des musulmans autrichiens dans la vie, en donnant un aperçu sur les initiatives politiques visant à assurer une intégration de la communauté musulmane, par l'instauration d'un dialogue effectif. Il reste que le choix de Blida pour la tenue de cette conférence sur l'expérience de l'intégration de la communauté musulmane en Autriche est judicieux à plus d'un titre car il indique que le degré d'ouverture de la ville des Roses, reste intact. Celle-ci après une longue hibernation due à la vague terroriste et intégriste qui l'avait frappé de plein fouet, montre qu'elle est aussi capable de montrer le véritable visage qui a été toujours le sien. C'est-à-dire une ville d'art, de culture, de communication et surtout de rapprochement entre les peuples.