Un responsable de l'Office national de l'assainissement (ONA) l'affirme. Oui, cela est faisable à partir de la fermentation de matières organiques animales ou végétales en l'absence d'oxygène. Le biogaz à base de fermentation, appelée aussi «méthanisation», est obtenu dans les marais stagnants ou décharges de déchets organiques. Le biogaz peut également être obtenu à partir du traitement de boues d'épuration organique, industrielle, agricole ou autres sources. C'est à partir de ce constat que le directeur de l'Office national d'assainissement (ONA) pour la zone de Tizi Ouzou, Farid Ladjel, a déclaré à l'APS que «l'Algérie pourra produire, dans deux ou trois ans, de l'électricité et du biogaz à partir des déchets issus du traitement des eaux usées». Cette affirmation vient conforter, si besoin est, les dires de Samir Grimes, directeur de la conservation de la biodiversité, du littoral et des changements climatiques au ministère des Ressources en eau et de l'Environnement (Mree), mardi dernier en marge du 12ème Salon international des équipements des services de l'eau et de l'environnement «Siee» qui prend fin aujourd'hui à Alger. Grimes s'exprimait dans une communication relative à la gestion des déchets, cette «niche insoupçonnée de richesse et de création d'emplois». En effet, les boues générées par le traitement des eaux usées dans certaines stations d'épuration contiennent du méthane qui est un biogaz à partir duquel nous pouvons produire de la chaleur et de l'électricité. Nous avons entrepris les premières démarches dans ce sens pour commencer à «produire ces énergies selon cette méthode dans deux à trois ans», a expliqué M.Ladjel à la presse. Dans un premier temps, les énergies produites, selon ce procédé, seront exploitées pour faire fonctionner les stations d'épuration elles-mêmes avant d'être fournies aux petites localités voisines trois années plus tard environ. Une étude menée dans le cadre du programme relatif à la gestion de l'eau «Eau II», lancée en 2012 en partenariat avec l'Union européenne, a déjà permis d'identifier les stations d'épuration susceptibles de générer cette l'énergie dans le cadre du processus de valorisation des boues issues du traitement des eaux usées. Il s'agit des stations de Baraki (Alger), Annaba, El Karma (Oran), Batna, Djelfa, Sétif et Bordj Bou Arréridj. «Au niveau des stations d'Alger et de Batna, dira-t-il, nous avons déjà installé des digesteurs qui sont des machines permettant de générer des biogaz à partir des boues récupérées. Nous faisons le nécessaire pour accélérer la cadence au niveau des autres stations» a détaillé Ladjel. Les boues produites au niveau des stations d'épuration peuvent également être utilisées dans le secteur agricole du fait qu'elle constituent d'excellents fertilisants. Et de continuer dans ses explications: «Nous avons déjà commencé à fournir aux agriculteurs de la région de Tizi Ouzou des engrais générés par la valorisation des boues et nous souhaitons élargir cette expérience à d'autres régions du pays.» A rappeler que l'ONA a récemment engagé une procédure auprès de l'Institut national de normalisation (Ianor) en vue de mettre en place un cadre réglementaire pour le recyclage des boues dans le secteur agricole.