Les parlementaires voteront la nouvelle Loi fondamentale Dans 24 heures, les parlementaires voteront la nouvelle Loi fondamentale, un ensemble de textes juridiques, dont certains, à l'instar de l'officialisation de tamazight, font d'ores et déjà figure de décisions historiques. Tout vient à point pour qui sait attendre. Le dernier acte des réformes annoncées et promises par le chef de l'Etat se jouera demain. Les parlementaires voteront la nouvelle Loi fondamentale, un ensemble de textes juridiques, dont certains à l'instar de l'officialisation de tamazight, font d'ores et déjà figure de décisions historiques. Le 15 avril 2011 dans un discours mémorable adressé à la nation le président de la République affichait sa détermination à réviser la Constitution pour renforcer la démocratie, consacrer la liberté d'expression, des droits de l'homme, garantir l'alternance de l'exercice du pouvoir et asseoir essentiellement l'identité plurielle du peuple algérien... «M'appuyant sur la Constitution, j'userai du droit qu'elle me confère pour demander au Parlement de réviser l'ensemble de l'arsenal législatif sur lequel reposent les règles de l'exercice démocratique et le libre choix des citoyens», avait solennellement déclaré Abdelaziz Bouteflika. «Conscient de la responsabilité qui m'incombe, fort de votre soutien et soucieux de préserver l'équilibre des pouvoirs, j'oeuvrerai à introduire des amendements législatifs et constitutionnels en vue de renforcer la démocratie représentative dans notre pays», avait indiqué le premier magistrat du pays. Un long cheminement allait commencer pour mener à terme ce projet en gestation dans le sillage de ce que l'on a faussement qualifié de Printemps arabe. Il était plus qu'audacieux il faut le reconnaître, de lancer une telle initiative au moment où la Tunisie, la Libye et l'Egypte sombraient vers le chaos. C'était sans compter sur la maturité politique atteinte par un peuple algérien vacciné par plus d'une décennie de terrorisme aveugle. Une expérience dramatique, douloureuse, qui lui sert désormais de repère pour lorgner la modernité dans une paix retrouvée qui ne lui est pas tombée du ciel. Il lui a fallu, pour y parvenir, payer un lourd tribut. Les meilleurs de ses enfants, les plus téméraires, les plus valeureux, au péril de leur vie, se sont érigés en rempart pour faire face à un obscurantisme rampant qui menaçait la nation, dans son existence et la République dans ses fondements. La nouvelle Constitution se veut un garde-fou contre ce type d'égarement. Un gage pour un avenir certain. Pour tourner définitivement la page de la division, de l'aventurisme politique, de la manipulation...Il fallait avancer pas à pas pour ne pas rater de marches. Les consultations ont été rondement menées par l'actuel président du Sénat, Abdelkader Bensalah, qui a ouvert le bal, pour recueillir les propositions de partis politiques, d'associations ou de personnalités civiles et politiques. En 2013 ce fut au tour du Premier ministre de reprendre le témoin. Abdelmalek Sellal installera une commission d'experts dont la mission consistait la confection d' un avant-projet de révision du texte fondamental. C'est au directeur de cabinet à la Présidence, qu'a échu, en 2014, la dernière étape du processus d'amendement de la Constitution. L'avant-projet de la révision de la Constitution a été présenté par Ahmed Ouyahia, le 5 janvier dernier, aux médias. Après les quelques retouches nécessitées par les ultimes remarques, de certaines parties, désormais satisfaites. La suite est connue. Abdelaziz Bouteflika a convoqué le Parlement le 3 février. «A la suite de la diffusion de l'avis du Conseil constitutionnel, selon lequel, le projet de loi portant révision constitutionnelle peut être soumis au Parlement, conformément à l'article 176 de la Constitution, Son Excellence Monsieur Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a signé ce jour, samedi 30 janvier 2016, un décret portant convocation du Parlement en ses deux chambres réunies, pour le 3 février 2016», indiquait un communiqué de la présidence de la République. Rappelons que la Constitution a été révisée à trois reprises par le chef de l'Etat depuis son élection en 1999. Une première fois en 2002 où suite à son amendement intervenu en avril, tamazight avait été consacrée langue nationale. Une seconde fois en 2008. Le nouveau texte adopté avait mis fin à la limitation des mandats présidentiels et consacré le renforcement de la représentation des femmes dans les assemblées élues. La troisième retouche de la Loi fondamentale sera marquée sans aucun doute par l'officialisation de tamazight comme langue nationale, la limitation de la fonction présidentielle à deux mandats et la dépénalisation du délit de presse... Elle connaîtra son épilogue demain.