Les jalons ont été posés avec l'avant-projet de la révision de la Constitution Les parlementaires, sénateurs et députés, se réuniront mercredi 3 février pour une session sur le projet de loi portant révision de la Loi fondamentale. L'année 2016 portera l'empreinte de l'Algérie qui avance. Celle qui restera gravée dans l'histoire de la jeune République algérienne. Comme elle demeurera probablement l'année phare du quatrième mandat d'Abdelaziz Bouteflika. Après avoir pris la mesure des défis économiques imposés par la dégringolade des prix du pétrole et appelé le gouvernement à l'édification d'une économie productrice de richesses, le chef de l'Etat s'est attelé à jeter les bases d'une société moderne soucieuse de son identité, de respect des droits de l'homme, de celle de la liberté d'expression, de justice et de cohésion sociales, d'alternance au pouvoir... C'est désormais chose faite. Les jalons ont été posés avec l'avant-projet de la révision de la Constitution présenté par le directeur de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia, le 5 janvier aux médias. Après les quelques retouches nécessitées par les ultimes remarques, de certaines parties, désormais satisfaites, le premier magistrat du pays accélère la cadence. Abdelaziz Bouteflika vient de convoquer le Parlement pour mercredi. Les parlementaires, sénateurs et députés, se réuniront, en effet, le 3 février pour une session sur le projet de loi de la révision de la Loi fondamentale après la signature, hier, par le président de la République, d'un décret portant convocation des deux chambres. «A la suite de la diffusion de l'avis du Conseil constitutionnel, selon lequel, le projet de loi portant révision constitutionnelle peut être soumis au Parlement, conformément à l'article 176 de la Constitution, Son Excellence Monsieur Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a signé ce jour (hier Ndlr) samedi 30 janvier 2016, un Décret portant convocation du Parlement en ses deux chambres réunies, pour le 3 février 2016», indique un communiqué de la présidence de la République. «Ce décret précise que l'ordre du jour de la session pour laquelle est convoqué le Parlement porte sur le projet de loi portant révision constitutionnelle, et indique aussi que la session sera ouverte jusqu'à épuisement de son ordre du jour», souligne le document. Rappelons que la Constitution a été révisée à trois reprises par le président de la République depuis son élection en 1999. Une première fois en 2002 où suite à son amendement intervenu en avril, tamazight avait été consacrée langue nationale. L'article 3 bis qui, lui, avait été dédié, indiquait que: «L'Etat oeuvre à sa promotion et à son développement dans toutes ses variétés linguistiques en usage sur le territoire national». Une seconde fois en 2008. Le nouveau texte adopté avait mis fin à la limitation des mandats présidentiels et consacré le renforcement de la représentation des femmes dans les assemblées élues. L'article 31 bis stipule que: «L'Etat oeuvre à la promotion des droits politiques de la femme en augmentant ses chances d'accès à la représentation des assemblées élues.» La fonction de chef de gouvernement avait, quant à elle, été remplacée par celle de «Premier ministre» qui ne sera pas forcément issu de la majorité parlementaire. La troisième retouche de la Loi fondamentale sera marquée sans aucun doute par l'officialisation de tamazight comme langue nationale, la limitation de la fonction présidentielle à deux mandats et la dépénalisation du délit de presse... L'Algérie est désormais projetée vers l'avenir.