Le discours prononc� vendredi soir par le pr�sident de la R�publique a le m�rite d��tre tr�s clair : Abdelaziz Bouteflika tient � garder le contr�le sur tout le processus de r�formes. Afin d��viter toute mauvaise surprise et pour des raisons �videntes de timing, Bouteflika devrait l�gif�rer par ordonnance. Le Parlement, principalement l�Assembl�e populaire nationale, n�aurait qu�un r�le secondaire. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Rien ne se fera sans moi. Voici, en substance, le message essentiel qu�a voulu passer Abdelaziz Bouteflika dans son discours � la nation. Son �tat de grande fatigue � tous les Alg�riens ont pu le constater � ne semble pas avoir �mouss� sa volont� de tout contr�ler. En effet, il aura � intervenir dans toutes les �tapes du processus de r�formes dont il a pr�sent� les contours vendredi soir. Selon l�agenda pr�sidentiel, ce processus de r�vision et de promulgation concernera les textes suivants : code �lectoral, loi organique relative aux cas d�incompatibilit� avec le mandat de parlementaire, loi sur les partis politiques, loi organique relative � la repr�sentation des femmes au sein des assembl�es �lues, code de wilaya, loi relative aux associations, code de l�information, code p�nal (pour la d�p�nalisation du d�lit de presse), Constitution. Ce sont pas moins de neuf textes de loi parmi les plus importants du syst�me l�gislatif que Abdelaziz Bouteflika envisage de r�viser ou de promulguer en un temps record. �Une ann�e seulement nous s�pare du rendez-vous des prochaines �ch�ances �lectorales nationales. C'est une p�riode suffisante pour proc�der � la r�vision, � l'am�lioration et au renforcement des bases juridiques de l'exercice d�mocratique et de l'expression de la volont� populaire, de mani�re � r�pondre � vos aspirations � une repr�sentation de qualit� au sein des assembl�es �lues�, a pr�cis� le chef de l�Etat dans son discours � la nation. Th�oriquement, le Parlement, dans sa configuration actuelle, aura � jouer un r�le primordial puisque tous ces textes devront �tre adopt�s par ses deux chambres. �M'appuyant sur la Constitution, j'userai du droit qu'elle me conf�re pour demander au Parlement de r�viser l'ensemble de l'arsenal l�gislatif sur lequel reposent les r�gles de l'exercice d�mocratique et le libre choix des citoyens�, soulignait-il vendredi soir. Faire participer le Parlement rel�ve, dans l�absolu, d�une intention fort louable de la part de Bouteflika. Mais est-ce du domaine du possible ? Assur�ment, non. Abdelaziz Bouteflika prendrait-il le risque de voir son projet d�natur�, g�t� par l�action des parlementaires ? Bien s�r, le danger ne viendrait pas du Conseil de la nation, mais plut�t d�une Assembl�e en fin de mandat dont les membres ont prouv�, � maintes reprises, leur incapacit� � comprendre les enjeux politiques. Impossible �galement sur le plan du timing. L�actuelle session de printemps s�ach�ve dans deux mois et la session d�automne est g�n�ralement consacr�e � la sacro-sainte loi de finances. Reste la solution la plus pratique : l�ordonnance pr�sidentielle. L�gif�rer par ordonnance ne compte que des avantages. Simple, sans risque et rapide. D�ailleurs, pourquoi le chef de l�Etat s�en priverait-il puisqu�il en a us� et abus� depuis 1999. Bien s�r, cette option s�applique pour les textes de loi. Quant � la Constitution, Abdelaziz Boutflika garde, l� encore, un contr�le absolu sur sa r�vision. La participation de �courants politiques agissants et d�experts en droit constitutionnel� puis son adoption par voie r�f�rendaire ou par voie parlementaire ne seront que simples formalit�s.